Les Trolls 3 : le film de trop pour la saga

Les Trolls 3 : le film de trop pour la saga

CRITIQUE / AVIS FILM - Après un premier opus sorti en 2016, un deuxième en 2020 et une série animée, Les Trolls sont de retour dans "Les Trolls 3" de Tim Heiz et Walt Dohrn, toujours plus coloré et bruyant.

Les Trolls 3 : nouvelle débauche de couleurs

Les Trolls (2016) a été un beau succès pour DreamWorks. Le film a rapporté plus de 346 millions de dollars de recettes au box-office mondial, et a reçu des critiques plutôt positives, notamment grâce à son animation qui mélange influences 3D et stop-motion. Après cela, le studio se lance logiquement dans la production d’une suite en 2020. Malheureusement pour la firme, le succès est bien moindre avec seulement 49 millions de dollars de recettes. Un chiffre qui s'explique cependant à la période compliquée liée à la pandémie de Covid, et au choix de sortir le film en même temps en VOD.

Les Trolls 3 ©Universal Pictures
Les Trolls 3 ©Universal Pictures

Il n’empêche que les petits Trolls colorés sont de retour dans une troisième aventure cinématographique, cette fois réalisée par Tim Heiz et Walt Dohrn. Dans ce nouveau récit, Branch et Poppy se lancent dans un périple inédit qui va explorer le passé de Branch. Ce dernier est un ancien chanteur pop, membre d’un groupe culte, formé avec ses frères durant son enfance. Lorsque l’un de ses frères est kidnappé par des chanteurs avides de succès, Branch est obligé de réunir la fratrie pour venir en aide à Floyd.

Encore moins créatifs que les précédents

Les Trolls 2 était clairement une déception par rapport à son prédécesseur. Baisse créative, baisse de rythme, encore plus enfantin, encore plus inutilement bruyant et excentrique (voir notre critique). Les Trolls 3 prend malheureusement la même tournure. Tim Heiz et Walt Dohrn poussent les curseurs de l’esbroufe à leur paroxysme. Le film manque cruellement d’âme et est une œuvre désincarnée, exténuante, agaçante, qui s’agite dans tous les sens pour donner un semblant de vie et d’histoire. Tout n’est que chansons étouffantes, remix dégoulinants, nourris à l’auto-tune.

Les Trolls 3 abandonne ainsi les envolées créatives de ses prédécesseurs. On sent que DreamWorks joue la carte de la sécurité, et ne reproduit pas les quelques moments de bravoure des précédents films, qui s’amusaient à jouer avec les styles visuels. Noir et blanc, stop-motion, 2D, 3D, les précédents chapitres prenaient des risques et offraient ainsi de délicieux mélanges visuels, ici pratiquement absents. Il faut donc se contenter d'une animation beaucoup plus classique, qui ne sort pas des codes et des carcans habituels...

Les Trolls 3 ©Universal Pictures
Les Trolls 3 ©Universal Pictures

Ce troisième opus propose certes une énergie psychédélique, mais celle-ci devient épuisante quand on a plus de 10 ans. Plus proche d’un téléfilm que d’une superproduction cinématographique, Les Trolls 3 ne tient pas la longueur, notamment à cause d’un récit centré sur des rancœurs familiales qui s'essouffle sur la durée. Et finalement, si ce n’est un jeune public, éventuellement bercé aux TikTok et aux Reels Instagram, qui y trouvera son compte ? A priori pas le public adulte qui restera incontestablement sur la touche et tombera dans un profond ennuie.

Les Trolls 3 de Tim Heiz et Walt Dohrn, en salles le 18 octobre 2023. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez toutes nos vidéos ici. 

Conclusion

Note de la rédaction

Il est temps de stopper la saga après "Les Trolls 3". Toujours plus bruyant et vide, toujours moins abouti et nécessaire. La définition de l'esbroufe visuelle pour un jeune public qui souffrirait d'un trouble de l'attention.

Note spectateur : 3 (2 notes)