Prey : le Predator change de siècle dans un survival soigné mais sans surprise

La chasse reprend

Prey : le Predator change de siècle dans un survival soigné mais sans surprise

CRITIQUE / AVIS - La saga "Predator" continue avec le préquel "Prey". Un nouvel opus qui revient aux fondamentaux, se concentrant sur une partie de chasse prenante, mais qui n'égale jamais celle du premier film.

Prey : un faux renouveau pour le Predator

Shane Black a quasiment enterré la franchise qu'il a vu naître en signant en 2018 The Predator, quatrième opus sur le plus grand chasseur de la galaxie, si l'on met de côté les deux volets d'Alien vs. Predator. Mal-aimé et massacré à la table de montage après une production chaotique, le long-métrage recelait malgré tout de situations volontairement grotesques, de personnages cartoonesques et d'un humour grossier propre à l'auteur de L'Arme fatale et d'Au revoir à jamais.

Avec Prey, le réalisateur et scénariste Dan Trachtenberg va dans la direction opposée. Après avoir confiné le spectateur dans un bunker avec 10 Cloverfield Lane, il investit ici les grands espaces de l'Amérique du XVIIIème siècle, dans l'optique de proposer une partie de chasse dans la lignée de celle du Predator de John McTiernan.

Prey
Prey ©20th Century Studios

Sur le territoire des Comanches, Naru (Amber Midthunder) est une jeune guerrière qui veut faire ses preuves. Lorsqu'elle aperçoit des éclairs dans le ciel, elle est la première de sa tribu à comprendre qu'ils vont devoir lutter contre un nouveau mal. Elle décide de se lancer à sa recherche et découvre en l'observant qu'elle a affaire à un adversaire doté d'outils évolués, bien décidé à s'imposer comme la créature la plus dangereuse des environs.

Un film efficace mais sans surprise

S'il n'est désormais plus question de dresser un suspense autour de l'apparence du Predator, Prey préfère attendre avant de le dévoiler pour se concentrer sur son héroïne. En quelques scènes, le film réussit à la développer avec peu de dialogues comme le premier le faisait avec Dutch (Arnold Schwarzenegger), en plus de parvenir à caractériser les autres membres du groupe.

Prey
Prey ©20th Century Studios

Dan Trachtenberg a cependant conscience que le spectateur veut surtout voir l'affrontement entre Naru et le Predator, et y vient donc très vite. Le long-métrage se transforme alors en enchaînement de séquences efficaces, à commencer par un combat contre un ours qui rappelle que le nombre de trophées intéresse moins l'extraterrestre que le challenge à relever pour les obtenir. Une course-poursuite révèle par ailleurs la rapidité du Predator et met réellement l'héroïne en danger. Une rencontre dans la brume avec des colons donne enfin lieu à des exécutions réjouissantes.

Pour autant, aucun de ces passages ne surprend véritablement le spectateur, se contentant de rejouer avec application le premier opus et se faisant hélas constamment écraser par son modèle. Les seules vraies nouveautés viennent du fait que les arcs et tomahawks remplacent les armes lourdes, et de l'apparence du Predator, dont l'équipement est moins avancé que ceux des autres films (ce qui ne le rend donc pas plus redoutable qu'auparavant).

Un grain de folie manquant

Predator 2 et The Predator ne sont pas des longs-métrages parfaits, loin de là. Mais ils contiennent chacun des moments mémorables, à l'image du massacre d'un gang adepte du vaudou ou de celui dans le métro, ou encore de l'arrivée d'une créature génétiquement améliorée ne faisant qu'une bouchée du monstre originel dans l'opus de 2018. Même Predators, aussi anecdotique soit-il, propose une scène délirante où le corps de Danny Trejo est utilisé comme une marionnette.

Prey
Prey ©20th Century Studios

Prey ne bénéficie d'aucune scène aussi décomplexée, capable de rivaliser avec la poignée de mains d'une virilité ridicule entre Dutch et Dillon (Carl Weathers), avec le pétage de plombs à la mitrailleuse de Mac (Bill Duke) ou avec le puissant cri final d'Arnold Schwarzenegger.

Le film préfère se débarrasser du second degré de la saga pour offrir un spectacle plus proche du blockbuster de 1987 dans sa narration et son rythme, plus soigné visuellement que les suites mais aussi plus sage et policé. Moins fou, guignolesque et débile que ses prédécesseurs, Prey demeure en tout cas un match captivant entre une héroïne charismatique qui repousse ses limites et son ennemi un brin arrogant qui, comme le titre l'indique, va passer à plusieurs reprises de prédateur à proie.

Prey est à découvrir dès le 5 août 2022 sur Disney+. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Moins délirante que les autres suites de "Predator", "Prey" propose tout de même un affrontement captivant dans l'Amérique du XVIIIe siècle et présente une héroïne très charismatique, incarnée par Amber Midthunder.

Note spectateur : 3.5 (4 notes)