[Critique] Pitch Perfect 3

[Critique] Pitch Perfect 3

Les Bellas reviennent dans « Pitch Perfect 3 » pour une dernière tournée qui, si elle n’est pas indispensable, reste des plus sympathiques et chaleureuses.

Quand Pitch Perfect a débarqué en 2012, on n’en attendait pas grand-chose tant le film semblait être une version chantée d’un Sexy Dance – l’horreur ! Et pourtant, cette fois, le résultat final nous aura donné tort. Succès mérité pour une comédie colorée charmante, et une suite à la clé.

Cinq ans plus tard, après un second opus signé Elizabeth Banks, bien plus poussif, le retour des Bellas avec Pitch Perfect 3 est encore attendu. Même réalisé cette fois par Trish Sie (Sexy Dance 5, comme quoi, on y revient). Car Pitch Perfect, c’est avant tout une histoire de bonnes copines de fac qui tentent désespérément de se retrouver pour faire, ensemble, ce qu’elles préfèrent dans la vie : chanter a capella. C’est gentil, un peu niais diront certains, mais ça marche !

La folie des grandeurs

Pour autant, qu’on se le dise immédiatement, Pitch Perfect 3 n’est pas du niveau du premier opus, qui fonctionnait avant tout par son caractère plus resserré. Comme son prédécesseur, ce troisième film veut étirer le principe et pousser toujours plus loin le show. Résultat, il faut faire avec une histoire abracadabrante où se mêle un anecdotique gangster et une tournée en Europe pour soutenir les troupes américaines.

 Pitch Perfect 3

Dommage, car il n’en fallait pas autant pour nous convaincre du retour des Bellas. Aucune n'étant épanouie professionnellement, un simple nouveau concours pour se remonter le moral aurait suffi. De même que, la volonté d’approfondir les personnages secondaires d’Amy et Aubrey en rameutant leur père respectif (dont l'un est interprété par John Lithgow, qu’on aurait préféré voir ailleurs) ne fait qu’alourdir un récit qui fonctionnerait mieux à l’épure.

Bellas for ever !

Pourtant, une fois ces défauts acceptés et digérés, reste le pur plaisir de retrouver les Bellas. Un groupe de jeunes filles naïves et ultra émotives, au positivisme à toutes épreuves. Tandis que les productions actuelles sont davantage attirées par le cynisme, la joie très premier degré que dégage Pitch Perfect est une bouffée d’air frais. Et aussitôt que les Beca, Chloe, Amy, Emily, Aubrey et compagnie se réunissent, vient l’envie de les rejoindre pour chanter sur scène (au programme encore de jolis numéros et des reprises entraînantes), et finir la soirée en pyjama party. Car ces filles-là sont chouettes et attachantes - il faut dire qu’Anna KendrickRebel WilsonBrittany SnowHailee Steinfeld, et Anna Camp sont d’un naturel sympathique.

 Pitch Perfect 3

Mais surtout, Pitch Perfect 3 a toujours cette honnêteté qui fait la marque de fabrique de la saga. Une auto dérision drôle qui ne bascule pas dans la moquerie (même moins marquantes, on ne compte plus les situations délirantes). Ainsi, qu’importe que les commentaires (plus discrets) de John (John Michael Higgins) et Gai (Elizabeth Banks) viennent à nouveau les descendre, les Bellas vivent leur passion à fond. Ne tremblent pas quand un pseudo-girl band nommé Evermoist ("Toujours humide") mené par une mannequin (Ruby Rose) vient les provoquer. Et se moquent autant que nous de savoir qui partira en tournée avec DJ Khaled (improbable).

Au final, l’essentiel reste ; les valeurs d’une bande de copines qu’on aime accompagner, et qu’on regrette de devoir quitter.

 

Pitch Perfect 3 de Trish Sie, en salle le 27 décembre 2017. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

Sans être d’une qualité folle, « Pitch Perfect 3 » accompagne comme il faut une trilogie musicale efficace portée par la sympathie et l’attachement éprouvés envers ses personnages.

Sur la bonne voie

Note spectateur : Sois le premier