Westworld saison 2 : la série gagne en ampleur !

Westworld saison 2 : la série gagne en ampleur !

CRITIQUE SÉRIE - Énorme événement lors de sa diffusion en 2016, la série "Westworld" revient enfin pour une seconde saison ! On a pu voir la moitié des 10 épisodes et on vous en parle, sans spoilers bien entendu.

La saison 1 de Westworld se clôturait sur une énorme tuerie orchestrée par Ford. Les robots commençaient peu à peu à éveiller leur conscience et la guerre avec les humains semblait extrêmement proche. Cette saison 2 s’ouvre quasiment là où l’on s’était arrêté. Plus aucun invité n’est en sécurité dans le parc et les robots n’hésitent pas à s’en prendre à eux. Chose impossible avant puisque aucun humain ne pouvait mourir dans ce monde – ce qui leur offrait un éventail de possibilités. Mais les règles changent désormais.

Que ceux qui ont pu être rebuté par la saison 1 se rassurent, les redondantes répétitions qui affectaient le rythme et les nombreuses réflexions philosophiques assommantes ne sont plus au programme. Malgré le séduisant mélange western/réflexion, on pouvait aisément être rebuté par toute la mise en place un peu laborieuse. Si la série garde évidement un côté cryptique pour entretenir le suspense, elle avance à vitesse grand V.

Démultiplication des intrigues, des personnages

"Tu grandis si vite", ce sont les mots de Bernard (Jeffrey Wright) adressés à Dolores (Evan Rachel Wood) dans l'inaugurale scène du premier épisode. Des mots qui symbolisent cette saison. Tous les personnages gagnent considérablement en épaisseur, grandissent dans leur tête. Y compris ceux avec peu de temps à l'écran, désormais totalement incarnés, comme Clémentine ou Peter Abernathy. Terminée la froideur émotionnelle. Via différentes temporalités et intrigues, nous suivons simultanément plusieurs groupes dans l’enceinte du Parc. Chacun dispose d'un personnage principal fort pour mener la barque (Bernard, Dolores, William et Maeve), autour duquel gravite d’autres figures secondaires - dont des nouvelles têtes. Ainsi, toutes ces lignes narratives possèdent un grand intérêt puisqu’elles développent des problématiques distinctes rejoignant une grande idée globale. La série n’a pas le temps de stagner grâce à cette multiplicité. Sitôt un début de mystère amorcé, un autre est résolu. Puis ainsi de suite.

Critique de Westworld saison 2 (HBO)
© 2018 Home Box Office, Inc. All rights reserved.

William décrit le Parc comme "le seul endroit du monde où les gens peuvent être réellement qui ils sont". Une remarque désormais applicable plus aux robots qu'aux humains tant ils prennent le contrôle. Cette saison est celle de l'émancipation, d'une inversion des rôles. Un processus inévitable. Ils décident de qui ils veulent être sans se laisser commander par une force supérieure les soumettant sa volonté. On décèle évidement tout le côté méta de l'entreprise - des personnages de fiction refusent de se conformer aux exigences des scénaristes.

Cette réflexion est d'autant plus pertinente que l'on est dans le cadre très codifié du western. Un genre où les femmes sont réduites à occuper les seconds rôles (une putain, une veuve...) parce que durant des années les scénaristes hollywoodiens n'ont pas daigné leur donner autre chose à jouer. Westworld rejoint dès lors ce que le western s'évertue de faire depuis un petit moment : donner aux femmes une place centrale. On peut ainsi citer des films comme True Grit, Brimstone, The Homesman, Hostiles et l'exemple le plus frappant, la série Godless diffusée sur Netflix l'année dernière.

Critique de Westworld saison 2 (HBO)
© 2018 Home Box Office, Inc. All rights reserved.

Ainsi, toutes les femmes prennent les choses en main. Dolores en tête devient totalement ingérable, impitoyable, avide de pouvoir. "Je veux dominer ce monde", voilà les mots qu'elle prononce durant l'épisode 3, les yeux emplis de détermination. Et s'il faut faire couler du sang, cela ne sera pas un problème ! Cette seconde saison n'en oublie donc pas de nous offrir des affrontements sanglants. Comme dans les bons westerns, peu de place pour la pitié. Les morts s'empilent, les victimes collatérales pleuvent. L'épisode 10 de la saison 1 avait donné le ton, la suite s'inscrit dans cette continuité en se montrant sombre, impitoyable.

Un second parc comme attraction principale

La nouveauté tant attendue de cette saison est bien au rendez-vous. Légèrement teasé lors de l'épisode final, le Japon médieval est présent dans cette seconde saison. Un ajout qui n'est pas juste motivé par une optique de surenchère mais qui participe à approfondir les problèmatiques des personnages concernés. Ce qui apporte par la même occasion une touche d'exotisme bienvenue rompant avec le désert. On aurait, en effet, pu craindre que l'ajout de nouveaux environnements ne soit qu'une pirouette destinée à relancer superficiellement l'intérêt. Il n'en est rien.

Deux salles, deux ambiances, mais un seul but. L'unique épisode (le meilleur ?) se déroulant dans ce nouveau parc que nous avons pu voir est une franche réussite offrant aux téléspectateurs autant des beaux combats aux sabres qu'un superbe prolongement de l'arc narratif d'un protagoniste important. C'est une belle réussite pour le show qui aspire à devenir de plus en plus grand par la suite et qui prouve qu'il est en capacité de supporter cette évolution. Les dialogues entre les différents parcs offrent aux scénaristes un immense horizon d'éventualités pour la suite. S'ils ne font pas n'importe quoi.

 

Westworld créée par Jonathan Nolan et Lisa Joy, saison 2 à partir du 23 avril 2018 sur HBO et OCS. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

Mieux rythmée, mieux écrite, distillant avec habileté ses purs moments de réflexion et la progression narrative, cette seconde saison nous a pleinement convaincu pour le moment.

Bilan Très Positif

Note spectateur : 5 (1 notes)