Deauville 2022 mise sur le sang et le genre et fait trembler les festivaliers

Une sélection très éclectique !

Deauville 2022 mise sur le sang et le genre et fait trembler les festivaliers

Alors que la 48e édition du festival du film américain de Deauville 2022 bat son plein, la part belle est faite aux films de genre. Focus sur les long-métrages qui ont donné quelques sueurs froides aux festivaliers.

Deauville 2022 : la 48e édition met le genre à l'honneur

C'est ce vendredi 2 septembre que le 48e Festival du cinéma américain de Deauville a ouvert ses portes. Au quatrième jour de cette édition, les festivaliers ont eu droit à quelques doses de frissons venus d'outre Atlantique avec notamment les films Watcher, Dual, Blood et At the Gates. Les deux premiers sont en compétition officielle, les deux suivants ont été présentés en avant-premières mondiales.

  • Watcher de Chloe Okuno

Maika Monroe dans le film Watcher présenté à Deauville
Maika Monroe dans le film Watcher présenté à Deauville © AGC Studios

Premier long-métrage de la réalisatrice Chloe Okuno, Watcher est un thriller mettant en scène Maika Monroe (notamment vue dans It Follows) dans la peau d'une jeune femme fraîchement arrivée en Roumanie pour suivre son mari. Se sentant isolée dans ce pays qu'elle ne connaît pas, elle commence à se sentir observée par un inconnu à sa fenêtre.

En parallèle, un tueur en série sévit dans la ville en décapitant ses victimes. Même si le scénario reste convenu, la mise en scène de Chloe Okuno regorge de belles idées et parvient à faire monter la tension jusqu'au final particulièrement éprouvant. Une belle promesse pour l'avenir.

  • Dual de Riley Stearns

Karen Gillan et Aaron Paul dans le film Dual présenté à Deauville
Karen Gillan et Aaron Paul dans le film Dual présenté à Deauville © Resolute Films and Entertainment

Dual est le troisième long-métrage de Riley Stearns, après les remarqués Faults et The Art of Self Defense. Il se déroule dans un futur proche dans lequel les personnes atteintes de maladies incurables peuvent choisir d'être "remplacées" par des clones.

C'est le cas de Sarah (Karen Gillan), une jeune femme touchée par une maladie rare à qui il ne reste que peu de temps à vivre. Pour ne pas causer de la peine à sa famille, elle choisit donc d'avoir recours au "remplacement". Son double s'immisce donc dans sa vie pour calquer ses faits et gestes en attendant sa mort, pour qu'elle puisse ensuite la remplacer.

Problème : Sarah guérit miraculeusement. Dans ces rares cas, la loi prévoit un combat à mort (et en public) dans lequel l'original et son double vont s'affronter pour savoir lequel des deux aura le droit de continuer son existence. Pour se préparer à l'affrontement, la jeune femme engage un coach sportif (Aaron Paul).

Dual se situe quelque part à la croisée de Black Mirror et d'Hunger Games. Mais le film fait avant tout mouche grâce à son humour noir corrosif, parfaitement porté par Karen Gillan.

  • Blood de Brad Anderson

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Blood est la nouvelle réalisation de Brad Anderson, notamment connu pour avoir réalisé le film The Machinist avec Christian Bale sorti en 2004. Ici, il met en scène une mère et ses deux enfants, fraîchement installés dans une ferme au milieu de nulle part. Mais une nuit, le jeune garçon de 8 ans se fait mordre par le chien de la famille, disparu depuis plusieurs jours. Débute alors les premiers symptômes d'une mystérieuse maladie que seul le sang humain semble pouvoir contenir.

S'il n'y avait pas eu Morse (et son remake Laisse-moi entrer) avant, Blood aurait sans doute pu fonctionner. Hélas, le film de Brad Anderson fait l'effet d'une pâle copie avec des enjeux narratifs bien plus pauvres. Reste la belle prestation de Michelle Monaghan dans le rôle de cette mère prête à tout pour maintenir son fils en vie. Une sanglante déception.

  • At the Gates de Augustus Meleo Bernstein

Ezekiel Pacheco dans le film At the Gates présenté à Deauville
Ezekiel Pacheco dans le film At the Gates présenté à Deauville © Picturehouse

At the Gates est le premier film du jeune réalisateur Augustus Meleo Bernstein. Il se déroule à Los Angeles, dans une maison bourgeoise d'une famille aisée. C'est là que travaille Ana, une femme de ménage du Salvador, qui se fait aider par son fils Nico.

Alors que quelqu’un vient de son­ner à la porte d’entrée, leurs employeurs, Marianne et Peter, les informent que des agents d’immigration sont à leur recherche. Le couple pro­pose alors à Ana et Nico de se cacher dans le sous-sol de leur mai­son et de leur remettre leur télé­phone por­table par mesure de pré­cau­tion. À mesure que les jours passent, reclus sous le même toit, chaque famille devient de plus en plus méfiante et ques­tionne les inten­tions réelles de chacune.

Pour un premier essai, At the Gates impressionne par sa réalisation millimétrée et maîtrisée qui n'est pas sans rappeler celle de David Fincher. L'ambiance pesante et le scénario malin font d'At the Gates un coup de coeur du festival. Le public présent lors de la première mondiale a d'ailleurs réservé une standing ovation méritée au jeune réalisateur. Un talent à suivre !