Deauville 2022 : palmarès et moments forts de la 48e édition

Un très beau palmarès

Deauville 2022 : palmarès et moments forts de la 48e édition

Le 48e Festival de Deauville s'est tenu du 2 au 11 septembre. Le festival américain était comme toujours à l'honneur pour cette édition marquée par la venue d'Ana de Armas pour "Blonde", par les avant-premières de "X" et du nouveau Olivia Wilde, ainsi que par la découverte de premiers films d'une maîtrise inattendue. Image de une ©Olivier Vigerie & Jacques Basile

Deauville 2022, l'après Johnny Depp

En 2021, le 47e Festival du film américain de Deauville avait été marqué par la venue Johnny Depp. Un invité de prestige, dont on se souvient encore un an après. Mais difficile de passer après un acteur aussi célèbre. Difficile d'être "l'édition d'après".

En effet, durant le 48e Festival du film américain de Deauville (du 2 au 11 septembre), l'absence d'invités à l'aura aussi puissante que Johnny Depp (ou Oliver Stone, également présent l'année dernière) se sera fait sentir. Un constat fait par certains membres des équipes du festival (sécurité, bénévoles, etc.) et journalistes. Pour autant, les organisateurs auront su trouver le juste équilibre pour garnir malgré tout la salle du CID (principal lieu du festival) à chaque projection - même en semaine où l'affluence est habituellement moindre.

Thandiwe Newton à Deauville
Thandiwe Newton à Deauville ©oliviervigerie

On aura noté ainsi une ouverture en douceur avec Lucy Boynton, récompensée du prix du Nouvel Hollywood. Puis, Jesse Eisenberg et Thandiwe Newton l'auront suivie les jours suivants (honorés d'un Deauville Talent Award). Mais c'est surtout la venue d'Ana de Armas qui aura offert une touche de glamour en fin de festival. La star du moment était présente pour la projection du film Blonde et pour recevoir, elle aussi, un prix du Nouvel Hollywood.

Les belles découvertes de la compétition

Mais l'intérêt premier du festival de Deauville reste la découverte du cinéma américain indépendant du moment. Du côté de la compétition (palmarès ci-dessous), notre coup de cœur n'aura pas tardé car dès le dimanche 4 septembre nous découvrions l'exigeant mais bouleversant Aftersun, où un père dans un profond mal-être tente de garder le sourire devant sa fille le temps de leurs vacances d'été. Une œuvre impressionnante de maîtrise et de subtilité de la part de Charlotte Wells (voir notre article), qui fut logiquement récompensée.

Aftersun
Aftersun ©BBC Film

La maîtrise, elle nous aura également frappé avec l'avant-première d'At the Gates, premier long-métrage d'Augustus Meleo Bernstein qui aura bien mérité sa standing ovation de plusieurs minutes (une rareté à Deauville) le soir du 5 septembre. Un réalisateur à suivre qui nous confiait en interview son émotion (et celle de ses parents qui l'accompagnaient) après avoir pu présenter pour la première fois son film devant un public.

Outre ces deux films, on retiendra le très intéressant War Pony sur une jeunesse pauvre et livrée à elle-même dans une réserve amé­rin­dienne et qui fut primé à deux reprises. Le joli Over/Under sur la perte de l'innocence de deux amies adolescentes. Le difficile parcours de deux frères face à une mère accro aux médicaments dans Stay Awake, inspiré de la vie du réalisateur, et mettant ainsi en scène un adulte qui fait défaut à l'enfant, thématique récurrente de cette édition. Ou encore le polar très efficace Emily the Criminal, un des rares films de genre de cette sélection qui contrastait avec les purs drames proposés (voir notre avis), et qui aura conquis le public.

Emily the Criminal
Emily the Criminal ©Low Spark Films

Découvrez ci-dessous le palmarès complet du 48e Festival de Deauville :

Le plus gros pour la fin

Enfin, pour accompagner cette compétition, les festivaliers auront pu découvrir une belle variété d'avant-premières (dont At the Gates donc). D'abord avec Armageddon Time, le nouveau James Gray passé par le Festival de Cannes. Puis avec Sans filtre, récompensé lui de la Palme d'or à Cannes et qui provoqua l'hilarité étonnante du public de Deauville (voir notre avis).

Enfin, le film d'horreur X, présenté après l'événement Blondebouscula pour notre plus grand plaisir l'audience (voir notre avis), avant que l'attendu Don't Worry Darling d'Olivia Wilde ne vienne conclure le festival avec un message politique sur le patriarcat en adoptant la forme d'un divertissement entre Shyamalan, Jordan Peele et les Wachowski, en moins remarquable.