Deux sous d'espoir : une Palme d'or à (re)voir en salles

Une drôle de romance à la campagne

Deux sous d'espoir : une Palme d'or à (re)voir en salles

Récompensé de la Palme d'or en 1952, "Deux sous d'espoir" de Renato Castellani est un petit bijou aussi drôle qu'authentique. Un film à revoir dans les salles à partir du 30 mars.

La Palme d'or Deux sous d'espoir ressort dans les salles

A la fin des années 1940 et au début des années 1950, Renato Castellani propose un triptyque néoréaliste constitué de Sous le soleil de Rome (1948), È primavera (1950) et Deux sous d'espoir (1952). C'est avec ce dernier qu'il remporte la Palme d'or au Festival de Cannes, partagée avec Othello d'Orson Welles. Une œuvre qui, de par son genre, s'attarde à montrer la vie comme elle est, sans artifice, comme pour témoigner d'une époque. Cependant, si certains films du néoralisme italien se sont montrés fortement engagés, avec une tendance plus dramatique, surtout au moment de l'après-guerre (comme Le Voleur de bicyclette), Deux sous d'espoir s'avère bien plus joyeux.

Deux sous d'espoir
Deux sous d'espoir ©Les Films du Camelia

On y suit Antonio, de retour dans son village après avoir fait son service militaire. Devant subvenir aux besoins de sa mère et ses sœurs, il tente de trouver un travail. Mais la pauvreté règne dans cette campagne et la grande ville de Naples n'accueille pas à bras ouverts les demandeurs d'emploi. Il parvient malgré tout à enchaîner des petits boulots, ici et là. Il passe ainsi de vendeur au marché à pousseur pour les calèches, avant de faire sonner les cloches de l'église et d'aller jusqu'à donner son sang. Une motivation inébranlable, pas même par la jeune Carmela qui a jeté son dévolu sur lui et dont les innombrables bourdes provoqueront ses renvois successifs.

Une comédie charmante et rafraîchissante

Deux sous d'espoir présente ainsi une drôle de romance entre Carmela et Antonio, parfaitement interprétés par Maria Fiore et Vincenzo Musolino. Elle, n'a d'yeux que pour lui. Lui, n'est pas contre l'idée de l'épouser, mais doit d'abord avoir une situation stable. Avec leurs chamailleries et les galères qui ne cessent de retomber sur Antonio, le film amuse. Car Castellani adopte un ton comique avec des situations burlesques. Dès lors, même des événements qui pourraient faire basculer le film dans le tragique restent légers, tout en témoignant de la réalité dramatique de l'époque. Ceci vient à l'évidence du sourire constamment affiché par Carmela et Antonio qui sauront toujours se relever.

Deux sous d'espoir
Deux sous d'espoir ©Les Films du Camelia

Il n'y a qu'à voir Carmela, qui même en prenant les gifles de son père, en étant enchainée par ce dernier, ou en devenant à moitié sourde, continuera de chanter et d'afficher une bonne humeur. Les exagérations de la jeune fille donnent également lieu à des séquences hilarantes, comme lorsqu'elle tente de se noyer dans une bassine.

Tout en étant une œuvre absolument charmante et optimiste, Deux sous d'espoir reste une représentation authentique d'un monde rural pauvre et sévère envers une jeunesse qui ne peut que difficilement s'en sortir. Un film qui privilégie la tendresse à la critique pure, mais qui n'en demeure pas moins passionnant.

À (re)voir à l'occasion de la ressortie du film dans les salles à partir du 30 mars.