Nos 3 coups de cœur du Festival du Film Coréen à Paris 2023

Nos 3 coups de cœur du Festival du Film Coréen à Paris 2023

Retour sur la 18e édition du Festival du Film Coréen à Paris avec trois films qu'on retient : une comédie dramatique avec deux adolescentes, une comédie noire en huis clos, et un thriller en costumes spectaculaire.

Le 18e Festival du Film Coréen à Paris s’est tenu du 31 octobre au 7 novembre 2023. Comme toujours, c’est une programmation variée qui a été proposée pour permettre aux spectateurs de découvrir un large panel de la production actuelle. Et si l’ouverture a ravi grâce au très efficace Smugglers (voir notre avis), la suite n’était pas en reste. Ainsi, sur la vingtaine de longs-métrages proposés cette année, en voici trois qui nous ont particulièrement plu et qu’on espère voir distribués ou diffusés prochainement en France.

Hail to Hell de Lim Oh-jeong

Premier long-métrage de Lim Oh-jeong, Hail to Hell était présenté dans la section Portrait. On sait que le cinéma coréen a une aisance à mélanger les genres. Mais Hail to Hell est un cas particulier tant il touche avec beaucoup de délicatesse à une multitude de genres sans provoquer pour autant de rupture de ton marquée.

Hail to Hell ©Korean Academy of Film Arts
Hail to Hell ©Korean Academy of Film Arts

On y suit d’abord Na-mi et Sun-woo, deux adolescentes harcelées à l’école. Elles ne sont pas particulièrement amies, mais c’est dans leur malheur qu’elles se retrouvent. Elles décident lors de se suicider ensemble. Sauf que les deux jeunes filles se reprennent, et préfèrent d’abord se venger de Chae-lin, celle qui les a tourmentées. Du drame sur le suicide, Hail to Hell bifurque vers le film de vengeance en prenant des airs de road movie tandis que les adolescentes se rendent à Séoul dans le but de retrouver Chae-lin.

Cependant, une fois sur place, Na-mi et Sun-woo découvrent que leur ancienne camarade a rejoint une église. Comment se venger de celle qui est devenue un véritable ange et qui se dit prête à se repentir ? En plus de surprendre constamment, notamment avec un final tendu, Hail to Hell émeut par la relation qui ne cesse de grandir entre Na-mi et Sun-woo, jouées par Oh Woo-ri et Bang Hyo-rin, deux actrices très complémentaires. Le résultat est un film touchant, étonnamment drôle et d’une grande maîtrise.

Next Door de Yeom Ji-ho

Présenté dans la section Paysage, Next Door, premier long-métrage de Yeom Ji-ho tient d’un concept particulièrement prenant. Chan-woo, un jeune homme qui souhaite tenter une nouvelle fois le concours d’entrée de l’école de police, se laisse embarquer dans une soirée arrosée avec des amis. À son réveil, il n’est pas chez lui, mais dans l’appartement de sa voisine. Et, surprise, un cadavre jonche le sol.

Next Door ©Korea National University of Arts
Next Door ©Korea National University of Arts

Next Door se déroule quasiment en huis clos et Yeom Ji-ho parvient à captiver tout du long le spectateur par de multiples rebondissements. Chan-woo n’a aucun souvenir de ce qu’il s’est passé et s’imagine dans un premier temps être le coupable. Seul dans la pièce, il va d’abord mener son enquête dans l’espoir de se dédouaner. Mais la réalité est bien plus vicieuse qu’on ne l’imagine. Next Door est ainsi une comédie noire délicieuse qui tient à peu de chose, mais qui fonctionne parfaitement.

The Night Owl d'An Tae-jin

Dans un genre plus spectaculaire, The Night Owl d'An Tae-jin a fait son effet lors de cette 18e édition du FFCP. Dans ce film historique qui s’inspire de la mort du prince Sohyeon en 1645, on suit un acupuncteur malvoyant, dont le talent intéresse la cour royale. Le voilà engagé pour prodiguer ses soins auprès du prince héritier, de retour après des années de captivité. Malgré lui, l’acupuncteur va se retrouver au milieu d’un complot terrifiant.

The Night Owl ©Next Entertainment World
The Night Owl ©Next Entertainment World

On se laisse aisément embarquer par le récit de The Night Owl. Si la thématique de l’acupuncture n’apporte pas grand-chose, les révélations autour du protagoniste et de ceux qui l’entourent suffisent à captiver. À cela s’ajoute une réalisation sans fausse note, des décors et des costumes à la hauteur, est une finalité, tragique à plusieurs niveaux, qui ne se laisse jamais deviner. En bref, un divertissement rudement mené.