France 2 diffuse dimanche soir "Mad Max : Fury Road"

La température prévue dimanche soir 14 janvier est de 5 degrés ressentis. Une excuse, s'il en fallait, pour s'installer devant France 2 et "Mad Max : Fury Road", histoire se réchauffer devant la mécanique violente et brûlante de ce film génial.

Sorti le 14 mai 2015 en France, soit trente ans après Mad Max 3, Mad Max : Fury Road a été unanimement salué par la critique et récompensé à plusieurs reprises. Entres autres, pas moins de six oscars décernés en 2016 pour récompenser la création visuelle et sonore d’un monde post-nucléaire désertique. Excusez du peu. Aussi, côté box-office, le film rapporte près de 380 millions de dollars, pour environ 150 millions de budget. Une belle réussite qui fait entrer Mad Max avec style dans le 21ème siècle.

Dans le rôle-titre, Tom Hardy remplace par un charisme quasi-bestial la froide détermination de Mel Gibson. D'abord emprisonné par le clan d'Immortal Joe dans sa Citadelle, Max se trouve embarqué dans une fuite éperdue aux côtés de Furiosa, magnifique Charlize Theron. Celle-ci-, lieutenant de Joe, l'a trahi et a pris la fuite avec les épouses du tyran qui sont en réalité ses esclaves sexuelles et ses "pondeuses". Max va lutter avec elles pour survivre, alors qu'Immortal Joe se lance à leur poursuite.

Apocalypse et révolte féminine

Fidèle à son univers, George Miller utilise ses éléments fondateurs. Plans nerveux, étendues désertiques et cauchemardesques, et puis obsession de l'essence, la richesse dans cet univers dystopique. Mais plus que l'univers génial, plus que Max, Furiosa est la véritable héroïne de cette production spectaculaire. La réussite du film consiste en fait en une apparente contradiction. Car dans cette débauche de brutalité et d’effets spéciaux, une place s’est naturellement faite pour un scénario aux silences contemplatifs et aux codes féministes. Signe des temps, la défection de Furiosa qui lance la course-poursuite a pour but la libération des esclaves sexuels d’Immortal Joe …  Interrogé par Vanity Fair en 2015 sur ce film d'action au féminin, le réalisateur australien revendiquait de jolie manière cette idée.

Je suis passé de mâle très dominant à maintenant être entouré de femmes exceptionnelles. Je suis viscéralement féministe.

Et à propos de la facture unique du film, il rendait hommage à sa femme Margaret Sixel, récompensée par l'Oscar du meilleur montage.

Je lui ai dit : " C'est toi qui dois monter le film, parce qu'ainsi il ne ressemblera à un aucun autre film d'action."

Nerveux, beau et sans retour

Mission accomplie donc. Avec au passage un rôle important pour Charlize Theron, qui élève encore un peu plus son statut d'icône. Véritable exercice de (grand) style, Fury Road violente les corps de ses comédiens et les mêle aux véhicules hallucinés avec une pointe de sado-masochisme éclairé. Et c’est dans une scène finale jubilatoire que Georges Miller clôt le retour définitif et triomphal de Mad Max.

Film d'action parfait, cet opus ranime la saga avec un savoir-faire impressionnant et de belles promesses pour de potentielles et souhaitables suites. Ainsi, comme tout ce qui est bien fait, Mad Max : Fury Road vieillit très bien. Et il est déjà aussi culte que le Mad Max de 1979. Bientôt trois ans après sa sortie, il est plus que jamais un film majeur de cette décennie. Quand on sait que Charlize Theron reprendrait avec plaisir son rôle de Furiosa et que George Miller travaille au cinquième opus, rien de mieux pour se mettre en appétit !