Halloween : l'étonnante connexion entre le film de John Carpenter et Star Trek

Bas les masques

Halloween : l'étonnante connexion entre le film de John Carpenter et Star Trek

Si on vous dit que "Halloween" entretient un rapport inattendu avec "Star Trek", vous allez forcément vous demander de quoi on peut bien parler. Le film d'horreur culte de John Carpenter a trouvé l'un de ses éléments les plus emblématiques grâce à cet univers populaire dans le coeur des amateurs de science-fiction.

Halloween : John Carpenter sauvé par Star Trek

Qu'importe pas quel bout on le prend, Halloween, la nuit des masques restera pour toujours un monument du cinéma d'horreur. Le premier slasher populaire et l'introduction dans l'imaginaire collectif d'un tueur qui sévit encore actuellement. On ne va pas vous faire l'affront de revenir en longueur sur l'importance de ce titre, ni sur son scénario qui narre la croisade sanglante de Michael Myers dans la petite ville d'Haddonfield. Il va notamment en vouloir très spécifiquement à Laurie Strode (Jamie Lee Curtis). Nous pourrions encore couvrir Halloween de louanges, en dire tout l'immense bien que l'on en pense. Ou évoquer l'héritage qui en découle. Mais, à vrai dire, nous ne ferions que ressasser ce qu'un nombre incalculable de plumes a déjà évoqué par le passé.

Ce qui est bien moins connu, c'est ce rapport qu'entretiennent le film et la franchise Star Trek. Sur le papier, assez logiquement, on ne voit pas comment les deux univers peuvent dialoguer. Quand l'un se passe sur Terre, l'autre se situe dans l'espace. Il existe pourtant une connexion assez inattendue entre les deux. Figurez-vous que le masque emblématique porté par Michael Myers n'est rien d'autre qu'un masque tiré de la tête du célèbre capitaine Kirk, une figure mythique qui a été aux commandes de l'USS Enterprise. Une anecdote cocasse quand on sait à quel point cet accessoire participe grandement à dessiner l'identité du tueur.

Star Trek
Star Trek © NBC

De la théorie à l'image

John Carpenter avait, à l'origine, envie de mettre quelque chose sur la tête de sa menace pour ne pas que sa tête soit humaine. Après la scène d'introduction qui le montre durant son enfance, Myers n'a plus rien d'un être humain. C'est une machine, presque un Terminator qui encaisse les coups et trouve toujours le moyen de s'en sortir pour revenir à la charge. Mais le réalisateur ne savait pas précisément quel accessoire était idéal pour couvrir son visage.

Après quelques tentatives infructueuses (un masque de clown a été testé), Tommy Lee Wallace, impliqué à la production, lui rapporte une réplique en caoutchouc du visage de William Shatner dans le rôle de Kirk, qu'il a trouvé dans un magasin. Le réalisateur comprend alors qu'il y a une piste à explorer. Pas question que la ressemblance soit trop évidente et quelques modifications sont faites dessus. En le rendant plus blanc, par exemple.

Halloween, la nuit des masques
Halloween, la nuit des masques © Compass International Pictures

Quand on regarde le résultat final, on ne se doute pas un instant que l'objet de base provient de l'univers Star Trek. Le personnage a une véitable aura à l'écran mais John Carpenter n'avait pas fourni beaucoup de détails sur lui lorsqu'il élabora le scénario. Il avait d'ailleurs décrit son boogeyman comme "a shape", à savoir une forme (en VF), une masse meurtrière qui avance sans que l'on puisse l'arrêter. Le concept marche quand on reste cantonné au papier et que l'imaginaire se charge de projeter ce qu'il veut sur ces mots.

Mais quand est venu le moment de concrétiser sa vision, il a lui-même été piégé par son scénario. Le défi n'était pas mince, car louper l'apparence de Myers aurait pu faire basculer le film du mauvais côté. Si l'on se souvient de la maestria formelle du metteur en scène, l'apparence du tueur a directement frappé les spectateurs. Elle sonna immédiatement comme une évidence. Alors qu'elle était loin de l'être avant le tournage.