James Mangold : "Le danger est de faire un film pour vendre des Happy Meals"

À l'occasion de la sortie du film Le Mans 66, nous avons rencontré son réalisateur, James Mangold. S'il a lui-même réalisé deux films de super-héros, dont l'excellent Logan, il se montre un observateur fin et critique du cinéma le plus populaire du moment. Découvrez son avis sur les films de super-héros ci-dessus.

À 55 ans, le réalisateur américain James Mangold est titulaire d'une belle filmographie, avec quelques films très remarqués comme Copland, Walk the Line, ou encore Logan. Le Mans 66, son dernier film, porte sur la rivalité entre Ford et Ferrari, avec Matt Damon et Christian Bale en têtes d'affiche. On devrait dire en têtes "brûlées" d'affiche, puisque les deux hommes incarnent respectivement un ingénieur automobile de génie, Carroll Shelby, et un pilote au talent unique, Ken Miles. Ils sont des héros old school, en lutte contre Ferrari mais aussi contre l'institution Ford et ses représentants, obsédés par des questions de marketing et d'image, quand eux ont des intentions plus "pures".

James Mangold est un cinéaste qui a été nourri aux westerns, et il a su utiliser ces codes dans différents genres. Il est ainsi très souvent question de frontières à repousser, d'obsession des personnages pour leur liberté, et d'une confrontation souvent violente et dangereuse entre la tradition et la modernité. Et d'une certaine manière, Le Mans 66 s'inscrit dans une philosophie à rebours de l'actualité cinématographique, avec une forte dimension dramatique et des personnages complexes, loin du cinéma très formaté des super-héros.

James Mangold comme Martin Scorsese ?

Nous avons pu rencontrer le réalisateur, et nous lui avons demandé si son film s'inscrivait en opposition à l'avalanche de films de super-héros façon Marvel. Sa réponse est dans l'extrait vidéo en tête d'article, et il la développe en expliquant que, selon lui, les actuels films de super-héros sont conçus pour faire autre chose que du "seul" cinéma.

S'il se montre moins catégorique que Martin Scorsese, il pense cependant qu'une alternative est nécessaire. Et que si les films présentant des super-héros ont toujours existé, ils ont tous un aspect "un peu ridicule". Ainsi, Le Mans 66 est la démonstration qu'on peut faire de l'action plus "adulte" : plus d'humanité dans les personnages, avec leurs forces et leurs faiblesses, et une réalisation sans excès d'effets spéciaux, pour favoriser l'immersion.

Retrouvez ci-dessous notre interview de James Mangold en intégralité :