Kingdom of Heaven : le héros du film a-t-il vraiment existé ?

Kingdom of Heaven : le héros du film a-t-il vraiment existé ?

Avec "Kingdom of Heaven", Ridley Scott livre une fresque sur les croisades centrée sur le chevalier Balian d’Ibelin, interprété par Orlando Bloom. D’un point de vue historique, le long-métrage est-il fidèle à la réalité ?

Kingdom of Heaven : Ridley Scott part en croisade

Après s’être penché sur l’Empire romain avec Gladiator, Ridley Scott s’intéresse en 2005 à une autre page majeure de l’histoire avec Kingdom of Heaven. Cinq ans après avoir retracé le destin de Maximus, le général devenu esclave, le cinéaste britannique se penche sur celui de Balian, un ingénieur et maître forgeron français du XIIe siècle interprété par Orlando Bloom. Son père Godefroy (Liam Neeson) vient un jour à sa rencontre et lui propose de le suivre à Jérusalem, où il possède les terres d’Ibelin.

Balian accepte de l’accompagner en Terre sainte dans l’espoir de pouvoir expier ses péchés. Lors d’une embuscade, Godefroy est blessé et plusieurs de ses hommes sont tués. Peu de temps avant de succomber à ses blessures, le croisé nomme son fils chevalier.

Kingdom of Heaven
Kingdom of Heaven © 20th Century Studios

À son arrivée à Jérusalem, Balian jure de servir Baudouin IV (Edward Norton), qui est parvenu à instaurer la paix entre les différentes religions. Mais le fragile équilibre maintenu par le roi souffrant de la lèpre est bafoué par Guy de Lusignan (Marton Csokas) et Renaud de Châtillon (Brendan Gleeson). Ces derniers veulent entrer en guerre contre Saladin, dirigeant de la dynastie musulmane des Ayyoubides. Ils déclenchent des affrontements et des massacres, tandis que Balian tombe amoureux de Sybille (Eva Green), la sœur de Baudouin et épouse de Guy.

Dans la continuité de Gladiator

Ridley Scott retrouve sur Kingdom of Heaven une partie de l’équipe de Gladiator, à commencer par le directeur de la photographie John Mathieson, le chef décorateur Arthur Max et la costumière Janty Yates. Comme son prédécesseur, le long-métrage alterne entre moments de bravoure et de stratégie, tout en se focalisant sur un héros en quête de rédemption, meurtri par la mort de son épouse.

Parmi les similitudes entre ces deux grands spectacles figurent aussi des infidélités historiques, mises à profit pour donner au récit l’ampleur qu’il mérite. Kingdom of Heaven débute à la fin du XIIe siècle, peu de temps avant la troisième croisade menée en premier par Richard Cœur de Lion, à laquelle participe d’ailleurs Russell Crowe dans Robin des Bois. Cette dernière est lancée en réaction à la prise de Jérusalem - tenue depuis près de 90 ans par les chrétiens - par Saladin et son armée, l’un des événements majeurs du film.

Une fresque épique loin de la réalité ?

Contrairement au personnage de Godefroy, présenté comme son père, Balian d’Ibelin a existé et joué un rôle majeur dans ce conflit, comme le raconte le long-métrage. Le chevalier était en revanche plus âgé et non veuf mais marié à Marie Comnène, qu’il fut autorisé à rejoindre à Tripoli après avoir défendu Jérusalem.

Kingdom of Heaven
Kingdom of Heaven © 20th Century Studios

Sibylle et Guy de Lusignan ont quant à eux bel et bien succédé à Baudouin IV sur le trône du royaume. Raymond III de Tripoli, renommé Tiberias et incarné par Jeremy Irons, aurait réellement empêché Guy, réputé pour sa lâcheté, d’être couronné. Enfin, Saladin a véritablement décidé de déclarer la guerre aux chrétiens après l’une des nombreuses provocations de Renaud de Châtillon.

Au cours d’un discours vibrant délivré durant les ultimes batailles, Balian adoube des habitants réfugiés à Jérusalem. Une situation véridique, que le seigneur a mise en place étant donné qu’il restait moins de quinze chevaliers pour défendre la ville sainte. Il a aussi réussi à négocier avec Saladin après le siège de Jérusalem, le 2 octobre 1187, alors qu’il avait d’abord refusé de se rendre. Il a accepté qu'une partie de la population soit vendue, réduite en esclavage et déportée, ce que ne montre pas Kingdom of Heaven. En plus des nombreux épisodes de l’histoire repris dans le script de William Monahan, le long-métrage se veut quoi qu’il en soit fidèle à la réalité de l’époque dans sa représentation de l’atmosphère et des conflits politiques.