Le Stratège sur Netflix : retour sur l'histoire vraie qui a révolutionné le monde du sport

Le Stratège sur Netflix : retour sur l'histoire vraie qui a révolutionné le monde du sport

Plus un film sur le monde du sport (et notre époque) qu'un pur film de sport, "Le Stratège" relate des faits réels qui ont lancé un courant de pensées. Retour sur l'histoire vraie dont s'inspire le scénario et sur la révolution entamée par Billy Beale, le personnage campé par Brad Pitt.

Le Stratège : un carton tiré d'une histoire vraie

Bennett Miller n'est pas un cinéaste qui tourne souvent. Mais quand il le fait, il ne se fiche pas de nous. En 2011, 6 ans après Truman Capote, il revenait avec Le Stratège. Porté par Brad Pitt, Jonah Hill, Philip Seymour Hoffman, Robin Wright ou encore Chris Pratt, le film cartonne aux USA et s'invite dans la course aux Oscars - six nominations pour aucun prix. Son succès en grande partie constitué Outre-Atlantique, s'explique par le sujet : le baseball. Un sport que l'on ne connaît pas trop en Europe et qui peut désarçonner à cause de ses règles trop complexes.

Pour apprécier Le Stratège, même pas besoin de comprendre quoi que ce soit à la discipline, le film se charge de vous passionner autrement. On n'en attendait rien d'autre de la part du talentueux Aaron Sorkin, co-scénariste avec Steven Zaillian. Le tandem reprend le travail préliminaire de Stan Chervin et s'inspire du roman Moneyball : The Art of Winning an Unfair Game pour un script qui revient sur la carrière de Billy Beale (Brad Pitt), directeur général de l'équipe des Athletics d'Oakland. Fauchée par rapport à d'autre franchise qui alignent les millions, cette écurie va se baser sur un fonctionnement atypique pour trouver des joueurs qui peuvent la faire gagner.

Le Stratège : retour sur l'histoire vraie qui a révolutionné le monde du sport

Plus qu'un film sur le sport, Le Stratège parle du nouveau monde qui remet en question les pratiques de l'ancien. Billy Beale sait qu'il n'a pas la manne financière de ses concurrents, il va alors mettre en place la méthode sabermétrique. Derrière cette appellation qui peut paraître savante se cache une exploitation plus élaborée qu'à l'accoutumée des statistiques. Avec ces outils, il doit être possible de mettre la main sur des joueurs qui ne sont pas convoités par d'autres équipes et qui ont un potentiel méconnu. Forcément, en essayant d'enrôler ces profils considérés comme secondaires, il est totalement envisageable de faire des bons coups financiers. Portés par cette vision, les Athletics d'Oakland se hissent en haut de l'affiche et arrivent à mettre en danger les gros.

Une source d'inspiration

Cette histoire vraie inspire non seulement Le Stratège mais également le monde du sport. Voyant les résultats que peuvent fournir la sabermétrie, les autres équipes de la ligue commencent à s'y intéresser et vont l'employer pour leur recrutement. Tout ça peut nous sembler loin de la France, en raison de la faible popularité du baseball. Mais un sport que l'on connaît mieux par chez nous, le football, s'est inspiré de cette méthode. Plusieurs équipes vont essayer de se baser uniquement sur les statistiques pour découvrir des pépites qui peuvent devenir des joueurs à grande valeur.

L'un des exemples les plus spectaculaires est le Liverpool qui a tout remporté. Grâce à ce fonctionnement, ils ont pu recruter des Sadio Mané, Roberto Firmino ou Mohammed Salah. Ils ont ensuite formé l'attaque la plus redoutée du meilleur championnat au monde. Dans ce cas, la réussite est indéniable.

Mais la sabermétrie ne fait pas que des miracles et on peut parfois entrevoir les limites de cette lecture froide des chiffres. À l'heure où il est de plus en plus question des datas dans le football, revoir Le Stratège (disponible sur Netflix) permet de mieux comprendre d'où part cette révolution dont on n'a pas fini de ressentir les conséquences.