Ce soir à la TV : une grande influence de Mission Impossible 5 et un regret pour Alfred Hitchcock

Ce soir à la TV : une grande influence de Mission Impossible 5 et un regret pour Alfred Hitchcock

"L'Homme qui en savait trop" (1956) d'Alfred Hitchcock est connu pour sa séquence magistrale au Royal Albert Hall. Une scène qui a inspiré indirectement "Mission : Impossible - Rogue Nation" (2015).

L'Homme qui en savait trop : un remake remarquable d'Alfred Hitchcock

Avec L'Homme qui en savait trop (1956), Alfred Hitchcock a réalisé le remake de son propre film (la version britannique de 1934). Le cinéaste est parvenu à transposer son histoire initiale dans une autre époque avec un tout nouveau casting. Dans cette version, James Stewart et Doris Day forment un couple en vacances au Marco avec leur fils Alain. Leur vie bascule lorsqu'un homme est assassiné sous leurs yeux. Dans un dernier souffle, la victime murmure des mots au père de famille, et l'informe qu'un attentat se prépare à Londres.

L'Homme qui en savait trop ©Paramount Pictures
L'Homme qui en savait trop ©Paramount Pictures

Mais la famille n'est au bout de ses surprises puisque, pour les contraindre au silence, les responsables de cet assassinat enlèvent leur fils. Ils espèrent ainsi pouvoir préparer tranquillement le meurtre d'un homme d'État lors d'un concert au Royal Albert Hall à Londres. La séquence est devenue culte grâce à la mise en scène remarquable d'Alfred Hitchcock.

Dans cette séquence, un espion a pour mission de tirer avec son arme, durant le concert, lorsque sera donné un unique coup de cymbales, permettant ainsi de couvrir le bruit du coup de feu. Comme le dit Alfred Hitchcock dans ses entretiens avec François Truffaut, le musicien devient involontairement le complice du meurtre. Une idée géniale, et très hitchcockienne, mais qui contient un défaut d'après son auteur. En effet, le cinéaste a fait part d'un regret. Le fait que le public, dans sa grande majorité, ne sait pas déchiffrer une partition. La scène perd alors en suspense et en tension.

Pour qu'une telle scène obtint sa force maximale, l'idéal eût été que tous les spectateurs sachent lire la musique. (...) Lorsque la caméra se promène sur la partition du joueur de cymbale, pendant ce travelling sur la portée, la caméra parcourt tous ces espaces vides et se rapproche de la seule note que devra jouer l'homme des cymbales. Le suspense serait plus fort si le public pouvait déchiffrer la partition.

Un clin d'œil dans Mission Impossible : Rogue Nation ?

Malgré ce détail, la séquence reste captivante. Le montage y est pour beaucoup, avec la vision du revolver qui sort délicatement du rideau, et James Stewart qui ne cesse d'ouvrir la mauvaise porte. Une scène qui en a influencé plus d'un. Dont la célèbre saga Mission Impossible. Du moins, indirectement. Car il est impossible de ne pas penser à L'Homme qui en savait trop en voyant la scène de l'Opéra de Mission Impossible : Rogue Nation (2015).

Rebecca Ferguson - Mission Impossible Rogue Nation ©Paramount Pictures
Rebecca Ferguson - Mission Impossible Rogue Nation ©Paramount Pictures

Dans celle-ci, Ilsa Faust (Rebecca Ferguson) s'apprête à tirer sur un homme durant une représentation. On comprend qu'elle tirera à un moment précis, puisque la partition nous est montrée avec une note entourée en rouge. Une bonne idée de Christopher McQuarrie, qui renforce la tension par cette indication - même si, comme pour Hitchcock, le spectateur lambda ne comprendra pas totalement la partition.

En haut : L'Homme qui en savait trop / En bas : Mission Impossible 5
En haut : L'Homme qui en savait trop / En bas : Mission Impossible 5

Le cinéma d'Alfred Hitchcock a toujours été une grande influence pour la saga d'action. Avec parfois des références évidentes, comme avec cette séquence. Cependant, d'après Christopher McQuarrie, l'idée de la scène de l'Opéra lui serait venue du court-métrage de Martin Scorsese, The Key to Reserva. Un film servant à promouvoir une marque de champagne, et dans laquelle le cinéaste fait mine d'avoir découvert une partie d'un scénario d'Alfred Hitchcock. Il rejoue alors un équivalent de la scène du Royal Albert Hall, avant de finir par un clin d'œil à Les Oiseaux (1963).