Mel Gibson, sur la brèche - de Mad Max à "Mad Mel"

Mel Gibson, sur la brèche - de Mad Max à "Mad Mel"

Après Marlon Brando, et avant d'autres acteurs comme Bruce Lee ou Robert Mitchum, la collection "Stories" de l'éditeur Capricci a sorti au début de l'été un ouvrage consacré à Mel Gibson. Un portrait assez court, mais qui résume bien les grands moments de la vie tumultueuse du plus australien des acteurs américains.

Mel Gibson n'échappe pas à la règle : comme de nombreuses stars, il est une personne double. Concernant "le plus australien des acteurs américains", il s'agit à la fois d'un acteur-réalisateur au talent reconnu, et d'une personnalité notoirement connue pour ses dérapages. 

C'est tout naturellement avec la jeunesse de Mel Gibson que commence ce portrait écrit par Matthieu Rostac. Une adolescence délocalisée en Australie, pendant laquelle semble prendre racine toutes les obsessions du futur artiste, que ce soit dans les films dans lesquels il joue et / ou ceux qu'il réalise. La pression de la religion, la figure paternelle, mais aussi l'alcoolisme qui pointe : nombreux thèmes développés dans la fiction ou au cours de débordements semblent déjà là. 

La personnalité de Mel Gibson, toujours "sur la brèche" comme l'indique le titre, n'est pas analysée à de simples fins biographiques. Elle est de facto inséparable de l'image qu'il va avoir tout au long de sa carrière. Ainsi, Matthieu Rostac nous rappelle que dès la sortie du premier Mad Max :

Le public s'imagine que Mad Max et "Mad Mel" sont les deux revers d'une seule et même pièce : fou à l'écran, fou et demi à la ville. Parfois, la légende s'alimente toute seule..

Si "Mad Max" devient peu à peu "Mad Mel", on se rend compte grâce à cet essai que les films les plus importants de la carrière de Gibson sont peut être ceux qu'il a réalisé. Car de grands films où il joue en tant qu'acteur, il n'en a finalement pas tant que ça. Il semble que, tel Marlon Brando (dont nous vous parlions il y a quelques mois), Gibson soit de ces comédiens à fleur de peau. Un jeu tellement personnel, qu'il vient à briser le comédien derrière le masque.

C'est d'ailleurs une des grandes réussites du livre : donner à voir ça et là des histoires de tournage, où la fameuse "brèche" apparaît - notamment dans L'Arme fatale.  On en vient un peu à regretter la brièveté de l'essai (moins de 80 pages), tant il semble que l'auteur avait des choses à dire sur son sujet ...

 

 

Mel Gibson, sur la brèche de Matthieu Rostac. Capricci, 84 p. 11e50.