Ce mercredi 14 décembre 2022, « Mon Héroïne », le premier film de Noémie Lefort, sort dans les salles obscures. Pour l'occasion, la cinéaste a décidé de se lancer dans un récit semi-autobiographique. Pour accompagner la sortie du film, on vous a décortiqué le vrai du faux.
Mon Héroïne : quand Noémie Lefort veut raconter son histoire
En salles ce mercredi 14 décembre 2022, Mon Héroïne est le premier long-métrage de Noémie Lefort. Porté par Chloé Jouannet, Pascale Arbillot ou encore Louise Coldefy, le récit s'inspire fortement d'une expérience personnelle de la cinéaste.
Mon Héroïne raconte le parcours d'Alex (Chloé Jouannet), une jeune femme originaire de Rouen. Cette dernière est une énorme fan de Julia Roberts et de sa filmographie. Plus jeune, elle a réalisé un court-métrage à l'effigie de la comédienne internationale.
Désireuse de lui montrer ce petit film et de lui porter le scénario d'un long-métrage, Alex se rend à New York pour rencontrer son idole. S'en suit une course contre la montre intense pour aborder Julia Roberts.
Un récit qui s'inspire donc d'une expérience passée de Noémie Lefort. Effectivement, comme dans le film, la réalisatrice s'est rendue à New York lors de sa vingtaine pour donner son court-métrage à Julia Roberts. Mais évidemment, les choses ne se sont pas totalement déroulées comme dans le long-métrage.
Le vrai du faux
Déjà, dans le film, Alex (qui est l'alter ego de Noémie Lefort) n'est pas étudiante en cinéma. Elle a fait une demande pour rejoindre une prestigieuse école de cinéma américaine dans le dos de sa mère (Pascale Arbillot) après son bac. Mais la réponse de l'établissement, pourtant positive, s'est perdue dans les méandres du courrier. Dans la vraie vie, Noémie Lefort faisait une fac de cinéma à Rouen. Comme dans Mon Héroïne, la cinéaste en herbe a réalisé un court-métrage sur Julia Roberts intitulé Calling Julia Roberts. Le petit film racontait l'histoire d'une jeune fille qui voulait donner son scénario à Julia Roberts. Jusque-là, la réalité et la fiction se marient plutôt bien.
Comme dans son œuvre, Noémie Lefort est réellement partie sur un coup de tête à New York pour accoster la star internationale. Mais alors que dans le long-métrage, Alex cherche à aborder Julia Roberts pour lui remettre son court-métrage et un scénario, Noémie Lefort voulait simplement lui montrer son Calling Julia Roberts.
La rencontre avec Julia Roberts
Comme dans Mon Héroïne, Noémie Lefort avait réussi à entrer en contact avec Shoelace Productions, la société de Julia Roberts. C'est là qu'elle a fait une rencontre incroyable, celle de Thea De Sousa. Incarnée par Zoé Schellenberg dans le film français, cette jeune femme était lectrice de scenarii. Elle était chargée de dénicher les meilleures propositions pour Julia Roberts. Comme dans le long-métrage, au départ, Thea De Sousa a renvoyé Noémie Lefort, avant d'être touchée par sa demande, et de revenir sur sa décision. C'est en tout cas ce qu'a raconté la réalisatrice dans le dossier de production :
Je lui ai alors dit que la prochaine fois je tenterais avec Sandra Bullock, la grande rivale de Julia Roberts à l’époque, et que peut-être ça marcherait. Je crois que le trait d‘humour l’a fait rire et elle m’a donné rendez-vous. En fait j’ai été très bien accueillie par Thea, même si elle ne savait pas trop quoi faire de moi. Je n’arrivais pas avec un scénario, mais avec un court métrage fini qui était mon projet de fin d’année, et je venais juste pour dire merci à Julia. D’ailleurs je suis la seule à être entrée dans la maison de production. Il faut savoir qu’elle n’avait pas le droit de le faire, elle pouvait perdre son boulot. Mais je crois que je lui ai plu, du fait que je venais de France juste pour prouver mon amour à Julia et lui dire merci.
Finalement, son entretien avec l'équipe de Shoelace Productions s'est bien déroulé. Contrairement à Mon Héroïne, où Alex ne voit jamais Julia Roberts, Noémie Lefort a eu la chance de croiser la star de Pretty Woman :
Les portes de l’ascenseur se sont refermées sur son sourire iconique et je suis restée paralysée dans le hall. J’ai décidé de ne pas remonter, pour ne pas gâcher tout ce que j’avais réussi et je suis contente de ne pas l’avoir fait.
Quelques mois plus tard, Thea De Sousa s'est rendue à Paris et a retrouvé Noémie Lefort pour lui offrir une paire de lunettes de soleil issue du tournage Coup de foudre à Notting Hill. Un cadeau iconique qui a été remis en scène dans Mon Héroïne.
Est-ce que maman est partie à New York ?
Dans Mon Héroïne, Noémie Lefort veut raconter les tribulations d'un récit générationnel. La jeune Alex se retrouve donc en voyage avec sa tante (Louise Coldefy). Très rapidement, sa mère, trop inquiète, décide de quitter Rouen et de les rejoindre dans la grosse pomme. Contrairement à ce qui se déroule dans Mon Héroïne, la mère de Noémie Lefort ne s'est jamais rendue à New York :
J’avais envie d’explorer ces trois générations, de travailler sur ma relation avec ma maman, de raconter comment j’étais à l’époque et comment ce voyage un peu fou pour aller chercher Julia Roberts a bouleversé ma vie et celle de ma maman.
Une histoire qui n'apparaît pas dans le film
Souvenez-vous, dans Mon Héroïne, quand Alex prend l'avion à destination de New York, son voisin est un homonyme de Hugh Grant. Elle croise en effet un certain Hugues Grand, incarné par Jean-François Cayrey. Et bien pour une fois, la véritable histoire est beaucoup plus dingue que la fiction. En effet, dans son avion pour New-York, Noémie Lefort a discuté avec son voisin. Elle lui a raconté son projet de rencontrer Julia Roberts.
Il s'est avéré que ce fameux voisin était en fait l'assistant de Steven Soderbergh, un cinéaste qui a déjà dirigé Julia Roberts par le passé, notamment dans Erin Brockovich et dans la saga Ocean's. Pourtant, Noémie Lefort a renoncé à raconter cet épisode dans Mon Héroïne. Elle avait peur que le public ne croit pas à ce signe du hasard, et trouve la séquence trop tirée par les cheveux.
Mon Héroïne, réalisé par Noémie Lefort, est au cinéma depuis le mercredi 14 décembre 2022 :