Retribution : que vaut le nouveau film d'action avec Liam Neeson ?

Retribution : que vaut le nouveau film d'action avec Liam Neeson ?

Liam Neeson a une bombe dans sa voiture dans "Retribution". Un thriller dans la lignée de "Speed" et "Phone Game" mais qui est loin d'égaler ses modèles.

Retribution : Liam Neeson bloqué dans sa voiture

En plus d'être un expert de la castagne et de l'intimidation téléphonique, Liam Neeson est aussi le spécialiste des transports. L'acteur a déjà bravé de nombreux dangers dans un avion (Non-Stop), dans un train de banlieue (The Passenger) ou encore à bord d'un poids lourd lancé à toute vitesse sur des routes verglacées (Ice Road). C'est désormais au volant d'une luxueuse voiture que le comédien vit de nouvelles aventures explosives avec Retribution.

Dans ce long-métrage signé Nimród Antal (MotelBlindés), Liam Neeson prête ses traits à Matt Turner, un homme d'affaires installé à Berlin qui a tendance à délaisser son épouse Heather (Embeth Davidtz), sa fille Emily (Lilly Aspell) ainsi que son fils Zach (Jack Champion), complètement absorbé par son job. Un matin, alors qu'il est censé déposer ses enfants à l'école avant de se rendre au travail, il reçoit un terrifiant coup de fil d'un inconnu qui lui annonce qu'une bombe se trouve sous son siège, et qu'elle explosera s'il a malheur d'essayer de quitter son véhicule.

Retribution
Retribution ©STUDIOCANAL

Si Matt a d'abord du mal à prendre ces menaces au sérieux, son mystérieux interlocuteur lui prouve très rapidement qu'il a la détonation facile. Paniqué, le businessman se lance dans une course effrénée à travers les rues de Berlin pour sauver ses enfants, survivre et tenter de découvrir l'identité de la personne qui s'en prend à lui. Un synopsis qui risque de parler à certains spectateurs puisque le film est le remake du thriller espagnol Appel inconnu, réalisé par Dani de la Torre et porté par Luis Tosar.

Une Neesonerie sans grande surprise

Dans sa première partie, Retribution est très fidèle à son modèle et parvient à construire un suspense de manière efficace. L'introduction est rapide et Liam Neeson paraît suffisamment impliqué pour que le spectateur cherche à savoir qui est cet énième antagoniste qui veut sa peau. Mais là où Appel inconnu reprenait des codes éculés du cinéma d'action et du thriller (SpeedPhone Game) pour les lier à un propos politique intéressant et creuser ainsi les nuances de son protagoniste complexe, un directeur de banque cupide et peu scrupuleux, ce remake ne s'embarrasse pas avec la psychologie des personnages.

Retribution
Retribution ©STUDIOCANAL

Le public étant sans doute tellement attaché à Liam Neeson et tellement habitué à le voir triompher, Nimród Antal ne cherche pas à le malmener pour lui offrir une rédemption par la souffrance. Le spectateur n'est par conséquent jamais vraiment inquiet pour lui, et l'acteur de Taken semble lui-même de moins en moins concerné par la tournure téléphonée des événements, sans doute fatigué d'enchaîner les longs-métrages mous et prévisibles après Blacklight et Mémoire meurtrière.

S'il est tout de même plus énergique et plus prenant que ces deux précédents projets, Retribution souffre d'un autre gros problème de mise en scène : son incapacité à utiliser une ville aussi riche et variée en paysages que Berlin, à se servir de ses immenses places et surtout de ses habitants, préférant investir des entrepôts et des hangars vides. Un défaut qui rappelle sans cesse que le long-métrage a été tourné en partie en studio avec des murs LED, alors que l'illusion aurait pu fonctionner avec une telle technologie. À l'arrivée, Retribution s'impose donc comme un Liam Neeson tiède, où l'envie ne se ressent pas sans que le résultat ne soit honteux pour autant, mais simplement anecdotique.

Retribution est à découvrir au cinéma dès le 23 août 2023.