Ring, Dark Water et Audition : la trilogie de J-Horror à (re)découvrir en salles

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Ring, Dark Water et Audition : la trilogie de J-Horror à (re)découvrir en salles

La J-Horror (cinéma d’horreur japonais) et remise en avant dans les salles avec la ressortie du film culte « Ring », accompagnée de celles de l’émouvant « Dark Water » et de l’éprouvant « Audition ».

Ring, le classique de l’horreur japonais

En 1998, Hideo Nakata réalisait une véritable référence du cinéma d’horreur avec Ring. Un film devenu culte au fil des ans et qui donna lieu au remake de Gore Verbinski, Le Cercle (2002). Le long-métrage marqua les esprits de par le sentiment d’angoisse qu’il peut provoquer, en partant d’un concept plutôt simple. Il est en effet question d’une cassette-vidéo maudite. Une fois celle-ci visionnée, un coup de téléphone annonce à celui qui a regardé la VHS sa mort prochaine.

Ring
Ring ©The Jokers

Nakata accroche immédiatement son audience puisqu’il utilise un désir profondément humain. En effet, bien qu’on connaisse le risque, nous-même, spectateur, souhaitons voir ce qui se cache sur cette cassette. Car toute chose interdite mène à la tentation. L’empathie pour Reiko, la journaliste qui enquête sur les mystérieux décès, est ainsi évidente. Nakata parvient ensuite à instaurer un climat inquiétant tandis que les jours passent et que la mort annoncée de Reiko se rapproche. Le tout, ponctué de passages aussi effrayants que mythiques. On pense évidemment à ce moment où Sadako, l’esprit vengeur qui apparaît sur la fameuse VHS, sort véritablement de l’écran pour s’en prendre à une nouvelle victime.

Dark Water, le sauvetage d’une mère

Si Ring fonctionne toujours aussi bien plus de vingt ans après, c’est parce qu’il va au-delà de l’horreur. Il pointe autant les dangers de l’écran, que les problèmes d’une société patriarcale et en tire un drame humain qui met presque l’horreur en retrait. Et il en va de même avec Dark Water, réalisé toujours par Hideo Nakata en 2002. Un film cette fois davantage porté sur la famille et la relation émouvante entre une mère et sa fille. Alors qu’elle est en pleine procédure de divorce, Yoshimi doit déménager et se trouver un nouveau travail au plus vite pour avoir la garde de sa fille. C’est ainsi qu’elle accepte de se loger dans un appartement peu accueillant, marqué par de sinistres taches d’humidité au plafond.

Dark Water
Dark Water ©The Jokers

Avec Dark Water, le cinéaste insiste davantage encore sur la place de la femme dans la société. Yoshimi se doit d’être irréprochable et la moindre preuve de faiblesse pourrait lui coûter la garde de sa fille. L’étrange présence d’une petite fille dans l’immeuble et de ces gouttes d’eau qui tombent de son plafond n’aidant pas à rester sereine, Yoshimi va logiquement basculer dans la folie, avant de comprendre les origines de l’esprit vengeur de son immeuble. À nouveau, Nakata dépasse l’horreur pour provoquer émotion et empathie, autant envers ses protagonistes que cette créature en apparence malfaisante. Évidemment, tout n’est pas noir ou blanc dans ce cinéma, et c’est grâce aux zones grises que Dark Water parvient à toucher, avec notamment un final beau et éprouvant.

Audition, une romance qui vire au tragique

Bien qu’Audition s’écarte du style de Ring et Dark Water, le film réalisé par Takashi Miike (qui se permet une référence à Ring) trouve également en lui des zones d’ombre nécessaires. Cette fois, il s’agit davantage d’un drame romantique puisqu’on y suit Shigeharu, un producteur dont l’épouse est morte il y a sept ans. Conseillé par un ami, il accepte d’organiser des auditions pour un film et de se chercher une nouvelle compagne parmi les candidates. Qu’importe alors que le film soi tourné ou non, et que les candidates conviennent en tant que comédienne ou non.

Audition
Audition ©The Jokers

C’est ainsi qu’il rencontre Asami, une femme mystérieuse et extrêmement sensible. Shigeharu s’arrange alors pour la revoir et tenter de la séduire. Mais Asami cache un secret, et n’est pas si fragile que cela. Audition se focalise alors dans un premier temps sur la romance, avant de mettre en place une enquête qui découlera vers de l’horreur pure marquée par des séquences hallucinatoires. Comme dit précédemment, la force de Takashi Miike est alors de jouer avec nos sentiments.

Si Shigeharu peut paraître sympathique, on ne peut omettre son mensonge et sa manipulation pour trouver un nouvel amour. De même que malgré la transformation d’Asami en personnage sadique, on ne peut s’empêcher d'éprouver de la tristesse pour elle étant donné l’enfer qui la mena où elle en est - on retrouve une vision tragique de l'enfance, comme dans Ring et Dark Water. Toute la puissance et l’intelligence de Takashi Miike résident alors dans le dernier regard échangé par Shigeharu et Asami, d’une étonnante douceur après un long passage de torture des plus mémorables.

Ring et Dark Water d’Hideo Nakata, ainsi qu’Audition de Takashi Miike sont à revoir dans les salles à partir du 13 avril 2022.