Vermines : comment comprendre la fin du film d'horreur français ?

Vermines : comment comprendre la fin du film d'horreur français ?

On vous explique la fin de "Vermines", le film d'horreur français, premier long-métrage de Sébastien Vaniček. Attention, cet article contient évidemment des spoilers.

Vermines, une belle réussite française

Vermines a été la très bonne surprise de la fin d'année 2023. Le film d'horreur français est le premier long-métrage de Sébastien Vaniček, et une vraie réussite. Pourtant, sur le papier, faire un survival avec des araignées qui envahissent un immeuble de banlieue n'assurait pas forcément une œuvre de qualité. Il faut dire qu'avant Vermines, "les araignées au cinéma" était plutôt un thème propice aux nanars. Mais Sébastien Vaniček l'a abordé avec intelligence et une envie de proposer une vraie expérience de cinéma de qualité.

Vermines ©Tandem
Vermines ©Tandem

L'approche du cinéaste semble avoir été payante. Car après des passages remarqués dans des festivals (en France et à l'étranger), et une bonne presse dans l'ensemble (voir notre avis), Vermines a effectué un bon démarrage dans les salles françaises, avec quasiment 100 000 entrées pour sa première semaine (un score solide pour un film de genre français de cette envergure). Ce à quoi on peut ajouter l'excellente moyenne de 3,8/5 sur Allociné basée sur 796 notations à ce jour.

Comme nous l'expliquait Sébastien Vaniček en interview, Vermines peut être reçu par les spectateurs comme un simple divertissement. Cependant, le réalisateur a bien un message à faire passer avec ce film. Car, pour lui, "l'araignée sert à faire un parallèle avec le délit de sale gueule sur les banlieusards". Il utilise alors la peur que suscitent les araignées dans l'inconscient collectif pour dire quelque chose du rejet entre humains. Comme des personnes qu'on voudrait mettre dans des boîtes, l'araignée est un animal qui renvoie une image négative et qu'on ne veut pas avoir chez soit : "Soit on l'écrase, soit on la veut dehors, mais pas chez nous". Une métaphore de la xénophobie donc, qui donne tout son sens à la fin du film.

Retour sur la fin du film

En effet, Vermines se termine avec une attaque massive des araignées directement sur les forces de l'ordre qui se défendent comme elles peuvent. Profitant du chaos ambiant, Kaleb et sa sœur Manon s'apprête à s'enfuir en montant dans une voiture. Mais juste avant d'atteindre la sortie, une énorme araignée de la taille d'un bulldog les force à s'arrêter. Kaleb décide alors de sortir et de s'approcher de l'animal. La créature et lui s'observent sans animosité. L'araignée les laisse finalement repartir sans les attaquer.

Vermines ©Tandem
Vermines ©Tandem

Cette scène est importante pour ce que veut raconter Sébastien Vaniček avec Vermines. Le réalisateur insistait avec nous sur le fait que "cette araignée a juste été arrachée de sa terre natale sans demander rien à personne. (...) Et elle va se faire agresser constamment". Le cinéaste a donc voulu montrer avec cette dernière action que l'araignée n'est pas naturellement dangereuse, et qu'elle n'a fait que se défendre. De plus, en mettant de côté la peur et en essayant de comprendre ce qu'on a en face de nous, les choses peuvent être différentes.

Ce message est compréhensible également avec le dernier plan du film, lorsque Kaleb trouve une araignée sur son épaule, la prend dans sa main et la remet dans la nature, à l'endroit où elle doit être. Une fin optimiste et différente de certaines productions horrifiques, qui parfois montrent que la source du danger n'est pas morte pour se garder une porte ouverte à une éventuelle suite.

L'intégralité de notre interview avec Sébastien Vaniček est à retrouver ici.