Le comédien franco-britannique Michael Lonsdale est décédé ce lundi à l’âge de 89 ans. Auteur d’une carrière prolifique à la fois au théâtre et au cinéma, il avait joué pour de nombreux réalisateurs parmi les plus réputés au monde.
Michael Lonsdale et son coup de foudre pour le théâtre
Michael Lonsdale est mort dans son appartement parisien à 89 ans lundi 21 septembre 2020, comme l’a précisé son agent Olivier Loiseau. Acteur prolifique, il avait été l’auteur d’une très longue carrière à la fois au théâtre qu’au cinéma, et même à la télévision. Le comédien avait varié les genres au cours de sa carrière et avait collaboré avec certains des réalisateurs les plus réputés de leur époque, mettant à leur service son jeu et sa voix si caractéristiques. Né d’une mère française et d’un père britannique, Lonsdale était parfaitement bilingue, ce qui lui avait permis d’alterner avec aisance les productions françaises et anglaises ou américaines.
C’est d’abord pour le théâtre que Lonsdale s’était passionné. Après avoir vu de nombreuses représentations au cours de sa jeunesse, c’est en voyant la pièce écrite par August Strindberg et mise en scène par Roger Blin, La Sonate des spectres, qu’il avait décidé de se lancer dans le métier d’acteur. Il avait alors intégré le cours de Tania Balachova au Studio des Champs-Élysées, une professeure qu’il considérait comme un « génie ». Sa carrière sur les planches avait ensuite décollé, et il était, entre autres, apparu dans des pièces écrites par Marguerite Duras, Eugène Ionesco ou Samuel Beckett. En parallèle de sa carrière au théâtre, Lonsdale s’était aussi lancé dans le cinéma, pour un parcours tout aussi impressionnant.
Une carrière aussi impressionnante au cinéma
Michael Lonsdale avait joué pour un nombre impressionnant de réalisateurs considérés comme les plus grands de leur époque. C’est notamment grâce à ses rôles offerts par François Truffaut dans La Mariée était en noir et Baisers volés qu’il avait été propulsé sur le devant de la scène au cinéma. En plus de Truffaut, il avait aussi collaboré entre autres avec Orson Welles pour Le Procès, Louis Malle pour Le Souffle au coeur, Luis Buñuel pour Le Fantôme de la liberté ou Jean-Pierre Mocky, pour lequel il avait joué à de nombreuses reprises. Il avait aussi retrouvé Marguerite Duras au cinéma, notamment pour le long-métrage India Song, dans lequel il jouait le vice-consul de Lahore.
Quant à sa réputation à l’international, Lonsdale avait été découvert par le grand public en 1979 pour son rôle du méchant Hugo Drax dans le onzième opus de la saga James Bond, Moonraker. Il y donnait la réplique à Roger Moore, l’interprète de 007 à cette époque.
En 2005, on avait pu le voir dans le Munich de Steven Spielberg, centré sur l’ « opération colère de Dieu » lancée par le gouvernement israélien à la suite des événements des Jeux Olympiques d’été de 1972. Il avait ainsi ajouté un grand nom du cinéma à sa liste de collaborations. Parmi ses derniers rôles, en 2010, c’est dans un autre film relatant des événements réels, Des hommes et des dieux, qu’il avait fait forte impression. Il y jouait le frère Luc, l’un des sept moines de Tibhirine, en Algérie, assassiné en 1996, événement qui avait frappé l’opinion internationale. Sa performance lui avait valu le César du meilleur acteur dans un second rôle.
La dernière fois qu’il était apparu à l’écran était pour le documentaire Le fantôme de Laurent Terzieff, dans lequel il témoignait sur une autre légende du théâtre et du cinéma français, dont il avait rejoint la troupe assez tôt dans sa carrière. Sorti le 9 septembre denier, il est toujours dans les salles.