Mort de Robert Hossein, monstre sacré du théâtre et du cinéma français

Adieu Joffrey

Mort de Robert Hossein, monstre sacré du théâtre et du cinéma français

Robert Hossein, acteur et metteur en scène français mythique, a tiré une dernière fois sa révérence en s'éteignant à l'âge de 93 ans ce jeudi 31 décembre.

Au revoir, Robert Hossein

C'est sa femme, l'actrice Candice Patou, qui l'a annoncé à nos confrères de l'AFP : Robert Hossein s'est éteint aujourd'hui à l'âge de 93 ans, lui qui les avait fêtés la veille. Son décès est dû à une insuffisance respiratoire.

Le couple avait plusieurs fois travaillé ensemble, que ce soit au cinéma dans Les Misérables ou Le Caviar rouge, comme au théâtre dans Le Cauchemar de Bella Manningham ou Surtout ne coupez pas.

Le réalisateur aura marqué le monde de la culture française pendant plus de 70 ans !

Un monument

Né en 1937, Robert Hossein a trempé dans le monde artistique dès sa naissance puisqu'il était le fils du compositeur André Hossein et sa mère était pianiste. Il s'intéresse très tôt à la comédie et suit des cours d'art dramatique auprès de sommités de l'époque : René Simon, Tania Balachova et Jean Marchat.

Il obtient une première reconnaissance sur les planches dans Les Voyous. Il n'est alors âgé que de 19 ans. Mais le jeune homme n'a pas froid aux yeux et se lance dans le même temps dans la mise en scène avec, notamment, Docteur Jekyll et Mister Hyde, La Chair de l'Orchidée, ou encore L'homme traqué. Le monde du cinéma l'attire également et, en 1948, il apparaît dans quelques longs-métrages, comme Le Diable boiteux de Sacha Guitry, en tant que figurant. Son premier vrai rôle sur grand écran, il le jouera en 1955 dans Du rififi chez les hommes de Jules Dassin. La même année, il met en scène son premier film, Les salauds vont en enfer, d'après un roman de Frédéric Dard. Il alternera derrière entre mise en scène de ses propres films et apparitions dans ceux des autres.

Le Repos du guerrier
Le Repos du guerrier ©Franco Films

Il tourne notamment plusieurs fois sous les ordres de Roger Vadim, dans Sait-on jamais... par exemple, ou le Repos du guerrier, dans lequel il donne la réplique à Brigitte Bardot. Il fera également face à la sublime Sophia Loren dans Madame Sans-Gêne de Christian-Jaque.

Un rôle marquant

Sa renommée va exploser de plus belle en 1964 alors qu'il est choisi pour jouer Joffrey de Peyrac dans la saga Angélique, marquise des anges où il partage l'affiche avec la belle Michèle Mercier. Il reprendra ce rôle emblématique de sa carrière dans les 4 suites que connaîtra ce premier film. Nous sommes alors en 1968 et l'acteur est au sommet de sa gloire. Pourtant, il n'en oublie pas pour autant le théâtre.

Angélique, marquise des anges
Angélique, marquise des anges ©Francos Films

Dès 1970, il quitte Paris pour s'installer à Reims où il prend les rênes du Théâtre Populaire. Voulant ouvrir cet art au plus grand nombre, il se lance le défi d'attirer le plus de public possible avec des présentations monumentales. Son slogan ?  "Du théâtre comme vous n'en verrez qu'au cinéma !". Il revient ensuite à Paris où il suit le même crédo et se lance dans des productions grandioses du Cuirassé Potemkine, Notre-Dame de Paris, ou encore Danton et Robespierre. Son nom écrit sur une affiche suffit alors à en faire le succès !

Les Uns et les Autres
Les Uns et les Autres ©TF1 Vidéo

Ce boulimique de travail continue ses allers-retours au cinéma avec assiduité jusqu'au début des années 2000. Il se retrouve dans la distribution de films marquants, comme Les Uns et les Autres de Claude Lelouch, Le Professionnel, de Georges Lautner ou Vénus beauté (institut) de Tonie Marshall en 1998.

La dernière apparition de Robert Hossein fut dans le long-métrage Le Fruit de l'espoir, d'Alain Williams, sorti en 2019.