Bandersnatch : Netflix fait face à un procès

Bandersnatch : Netflix fait face à un procès

La sortie de "Bandersnatch", l'épisode interactif de "Black Mirror" dont vous êtes le héros, a fait parler partout à travers le monde. Netflix s'y attendait mais beaucoup moins à ce qu'un procès leur soit intenté par la suite. La maison d'édition Chooseco en a après la firme américaine pour une histoire de droits. On vous explique de quoi il en retourne.

C'est la seconde fois en l'espace de quelques mois que Netflix est menacé d'un procès. En novembre dernier, à la suite de la diffusion de la saison des Nouvelles Aventures de Sabrina, le Temple satanique de Salem voulait poursuivre la production pour avoir osé reproduire la statue de Baphomet sans se soucier des droits d'auteur. Ajoutons à cela que le Temple n'était pas très content de l'image de leur organisation que renvoyait la série. Au final, Netflix a pu s'éviter un procès en trouvant un arrangement à l'amiable qui a permis de couper court à cette affaire.

Comme le rapporte The Wrap, c'est aujourd'hui la maison d'édition de livres pour enfants Chooseco qui en veut aux producteurs de Bandersnatch, l'épisode interactif de Black Mirror. Pour le vendre, Netflix aurait utilisé les termes "Choose Your Own Adventure" ("Choisis ta propre aventure", en VF) qui seraient une marque déposée détenue par Chooseco. Son utilisation ne serait pas légale car aucune autorisation n'a été délivrée pour leur permettre de le faire.

La maison d'édition s'en est expliquée avec clarté, défendant leur position :

Netflix n'a ni licence ni autorisation d'utiliser la marque de Chooseco et, en s'appuyant sur ses convictions, a délibérément et intentionnellement utilisé cette marque pour capitaliser sur la nostalgie du téléspectateur à l'égard de la série de livres originale des années 80 et 90. Le contenu sombre et parfois troublant du film dilue la bonne volonté et la positivité de la marque Chooseco, et ternit ses produits.

On pouvait rigoler du procès intenté par le Temple satanique mais celui-là a l'air plus sérieux. Ce n'est pas que l'utilisation des termes qui est regrettée mais également que ce soit fait pour un produit opposé à l'état d'esprit de la marque. Bandersnatch peut, en effet, ne pas correspondre aux produits qu'ils vendent. Assez pour, selon eux, engendrer des pertes financières à l'avenir.

Pire, Chooseco affirme avoir négocié en 2016 avec Netflix pour ces termes mais ne leur a jamais donné l'autorisation. Une circonstance aggravante pour le géant américain qui aurait donc enfreint la loi consciemment. Ils devront assumer la responsabilité de leur acte et cette affaire s'apprête à déboucher sur un inévitable procès. C'est pas moins de 25 millions de dollars qui seraient demandés par Chooseco en dédommagement. À moins que, là aussi, un accord soit trouvé pour régler à l'amiable la situation rapidement.