Le patron d'AT&T, qui a récemment fait l'acquisition de la maison mère d'HBO, a lancé les hostilités contre son concurrent Netflix.
Il y a quelques mois, l'entreprise AT&T, plus grand service de télécommunication aux Etats-Unis, rachetait Time Warner, la maison mère de HBO. A la suite de ce rachat, de gros changements étaient annoncés par John Stankey (PDG de WarnerMedia) concernant la programmation de la chaîne. Son objectif étant d'augmenter le nombre de programmes en vue de faire face à la vague Netflix. Une stratégie qui aurait pu en inquiéter plus d'un. HBO s'étant fait une solide réputation non pas sur la quantité de ses programmes, mais sur leur qualité.
Pourtant, une nouvelle déclaration d'une des têtes pensantes d'AT&T, vient rassurer d'un côté, et mettre un peu d'huile sur le feu concernant Netflix.
Du luxe qui coûte peu pour HBO
En effet, Randall Stephenson, le PDG de l'entreprise, n'y est pas allé de main morte en qualifiant HBO de "Tiffany" et Netflix de "Walmart", comme nous l'indique Deadline. Si vous n'êtes pas Américain, ces noms ne vous diront peut-être pas grand chose. Leur équivalent français pourraient être Cartier pour le premier, et Carrefour pour l'autre. Concrètement, Stephenson remet une couche en présentant HBO comme la plateforme de qualité, voire de luxe, et Netflix celle à reléguer du côté de la consommation de masse. Là-dessus, on peut difficilement être en total désaccord lui. Le service américain ayant, il faut l'admettre, son lot de programmes médiocres, notamment dans ses productions de films. Bien sûr, en fouillant bien, on peut toujours trouver ici et là des perles rares. Mais les récents ratés de Netflix (Cloverfield Paradox, Death Note, Bright...) commencent sérieusement à égratigner son image.
Tandis que jusque-là les relations entre les deux médias étaient relativement neutres, Stephenson semble prêt à mener une bataille ouverte contre le géant du streaming. Il faut dire qu'en l'espace de quelques années, Netflix s'est imposé dans les foyers aux Etats-Unis et dans le monde. HBO se doit donc de réagir avant d'être dépassé. Dans sa déclaration, Randall Stephenson est également revenu sur la manière de concurrencer Netflix. Précisant qu'il ne s'agira pas d'investir à l'échelle de Netflix, de ne pas augmenter de manière drastique le budget, mais de réduire certains coûts pour permettre la production de davantage d'œuvre.
Dépenser peu, mais bien donc. Une position que Stephenson estime judicieuse, et qui ne semble pas poser problème à Richard Plepler, le chef de HBO. Ce dernier serait, d'après Stephenson, "très optimiste" malgré un "niveau de dépenses modeste".
Reste à voir si ce pari s'avère payant. Pour cela, on observera attentivement les nouvelles propositions de la chaîne.