47 Ronin sur NRJ12 : retour sur la production chaotique du film

Un échec cuisant pour Keanu Reeves

47 Ronin sur NRJ12 : retour sur la production chaotique du film

Keanu Reeves n’a pas eu de chance en 2013. Outre l’échec de "Man of Tai Chi", son premier long-métrage en tant que réalisateur, le comédien a subi le flop de "47 Ronin". Et la douleur liée à ce projet n’est pas uniquement due à ses faibles résultats au box-office.

47 Ronin : sale temps pour Keanu Reeves

Avant de revenir sur le devant de la scène grâce à John Wick et son personnage de tueur désormais emblématique, Keanu Reeves traverse plusieurs périodes compliquées sur le plan artistique. L’une d’entre elles s’appelle 2013.

Cette année-là, la star de Matrix dévoile son premier projet en tant que réalisateur, Man of Tai Chi, avec lequel il clame son amour pour les arts martiaux et s’octroie un rôle de méchant. Le long-métrage est un échec cuisant. Il ne rapporte que 5,3 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget estimé entre 25 et 32 millions. Dans la foulée, le comédien doit encaisser le flop du blockbuster 47 Ronin.

47 Ronin
47 Ronin © Universal Studios

Basé sur une légende ancestrale, le film n’hésite pas à s’en écarter pour tenter d’offrir un spectacle hollywoodien doté d’éléments fantastiques et rythmé par des combats épiques. C’est en tout cas ainsi que Variety le présente pour l'annoncer en 2009, le situant quelque part entre Le Seigneur des anneaux et Gladiator. Des comparaisons qui annoncent la couleur d’un long-métrage qui peine à trouver son identité, dans lequel Keanu Reeves interprète un personnage créé de toutes pièces.

Une légende ancestrale revisitée

L’acteur prête ses traits à Kai, un enfant abandonné né d’une relation entre une paysanne japonaise et un marin anglais. Élevé par des démons dans le Japon féodal, le jeune garçon est ensuite recueilli par Naganori Asano (Min Tanaka), le daimyo de la province d’Ako. Des années plus tard, ce dernier est condamné au seppuku par le shogun Tokugawa (Cary-Hiroyuki Tagawa) pour avoir tenté d’assassiner le seigneur Kira (Tadanobu Asano).

Asano a en réalité été manipulé par la sorcière Mizuki (Rinko Kinkuchi), qui répond aux ordres de Kira. Le seigneur souhaite régner sur la province d’Ako et épouser la fille du daimyo, Mika (Kō Shibasaki). Lorsque les rônins autrefois au service d’Asano découvrent le stratagème, ils décident de se venger, menés par Ôishi (Hiroyuki Sanada). Après l’avoir rejeté depuis leur rencontre, celui-ci va demander de l’aide à Kai, qui n’a pas encore révélé l’étendue de ses pouvoirs.

Un réalisateur trop peu expérimenté ?

Au cours de sa gestation, la sortie de 47 Ronin est décalée à plusieurs reprises. Une situation qui laisse supposer une production chaotique, ce qui est effectivement le cas. Alors qu’il signe son premier film, et qu’il n’a d’ailleurs plus réalisé de long-métrage depuis, Carl Rinsch connaît de nombreux désaccords avec Universal. Le projet subit des réécritures, qui effacent progressivement l’ambition première du metteur en scène. Comme le rappelle Allociné, son but initial était de proposer un film de samouraïs authentique, réaliste et historiquement cohérent.

Peu à peu, des personnages disparaissent, à l’image de celui incarné par Yorick van Wageningen. Le budget explose lorsqu'un tournage en 3D stéréoscopique est imposé. Après cette décision, Carl Rinsch n'a d'autre choix que de retourner certaines scènes.

En septembre 2012, The Wrap rapporte que le studio a congédié le réalisateur. Donna Langley, co-directrice d’Universal, le remplace et se charge de superviser le montage après une série de reshoot effectuée à Londres, censée mettre Keanu Reeves davantage en avant lors du climax. Il s’agit de la séquence où Kai combat un dragon, mais aussi d’une scène romantique, qui retardent le début des prises de vues de Man of Tai Chi.

Une source décrit alors la production de 47 Ronin comme un "cauchemar". Une autre source affirme que Carl Rinsch n’a pas réussi à "contrôler le processus de réalisation". Les mesures prises par Universal pour le transformer en divertissement mainstream ne jouent cependant pas en faveur du film. Le long-métrage totalise 151,7 millions de dollars de recettes mondiales, dont seulement 38 concernent les États-Unis. Ce qui ne lui permet pas de rembourser son budget, estimé entre 175 et 200 millions de dollars.