Stéphanie Pillonca offre son premier rôle dramatique à Ary Abittan dans "Apprendre à t'aimer", présenté au Festival des créations télévisuelles de Luchon 2020 et diffusé sur M6 le 8 septembre. Voilà ce qu'on en a pensé.
Apprendre à t’aimer était présenté au Festival des créations télévisuelles de Luchon 2020. Cette fiction, réalisée par Stéphanie Pillonca, et co-écrite avec Catherine Hoffmann, est l’histoire de Franck (Ary Abittan) et de Cécile (Julie de Bona), dont les rêves vont être bousculés par la naissance de leur fille trisomique. Peu à peu, chacun va accepter par amour pour Sara, les sacrifices que leur nouvelle vie impose… Pour finalement être heureux à trois.
Quel prix a remporté la fiction ?
Apprendre à t’aimer a remporté le Prix Coup de Cœur du Jury, spécialement créé pour l’occasion par le Jury Fiction. Aux côtés de Patrick Timsit, président du Jury Fiction, la remettante Pascale Arbillot a dit « ne pas pouvoir passer à côté d’un sujet aussi fort, d’une metteure en scène passionnée et généreuse, qui vient du documentaire et aborde toujours des sujets très forts » (le palmarès est à voir ici).
On en pense quoi ?
Stéphanie Pillonca s’empare de son sujet difficile avec beaucoup de justesse, de tendresse et d’humour. Pourtant, il faut bien reconnaître que mettre en scène une famille qui accueille un enfant porteur de Trisomie 21 est potentiellement casse-gueule. Mais la réalisatrice évite avec beaucoup de subtilité l’écueil du bon sentiment, du politiquement correct et du misérabilisme. Franck et Cécile forment un jeune couple très amoureux, peut-être un peu idyllique. Mais l’amour est une condition sine qua non lorsque l’on est confronté à la naissance d’une petite fille différente. Franck comprend tout de suite qu’il y a un problème, quand Cécile est dans une forme de déni.
Apprendre à t’aimer est un film qui donne à voir le type de réactions que chacun est susceptible d’avoir face à ce bouleversement de la vie et renvoie le spectateur à ses propres doutes et interrogations. Surtout le spectateur masculin. D’autant que Franck est un ancien champion de judo, qui entraîne des jeunes prometteurs. Habitué aux défis et au combat, il n’était pas préparé à celui-ci et va l’esquiver, avec un mélange de lâcheté, de peur et de honte. Malgré son humour, il se sent désemparé, s’absente de plus en plus souvent de chez lui, se désengage de sa famille et laisse Cécile seule. Il n’ose même pas parler de sa fille avec son collègue et ami Zack (Youssef Hajdi). La mère de Franck (Annie Gregorio), ainsi que la mère (Marie Vincent), la sœur (Julie-Anne Roth) et la nièce de Cécile (Yona Kervern) auront elles aussi des réactions particulières, oscillant entre colère, rejet, jugement et acceptation.
Mais comme souvent dans ce genre de dramédie, chacun se retrouvera transformé grâce à ce petit chromosome en plus. Le casting très juste et attachant est évidemment pour beaucoup dans la réussite de cette fiction d’une grande humanité. Ary Abittan, qu'on attendait un peu au tournant, se révèle tout à fait crédible dans son premier rôle dramatique, en mari amoureux et en papa qui deviendra gaga de sa petite Sara. On vous conseille absolument de voir Apprendre à t’aimer, diffusé le 8 septembre à 21h05 sur M6.