Zodiac sur Arte : retour sur les quelques libertés prises par le film

Au plus proche de la réalité ou presque

Zodiac sur Arte : retour sur les quelques libertés prises par le film

Grand thriller des années 2000, et plus généralement de l'histoire de ce genre, "Zodiac" est un film qui tient à être toujours au plus proche des faits réels. Ça ne l'empêche pas de contenir quelques approximations ou des prises de liberté.

Zodiac : quand une traque vire à l'obsession

Thriller monumental de plus de 2h30, Zodiac est une œuvre qui ressemble à David Fincher. On y ressent dedans son envie de perfection, de contrôle sur tout, de précision et, surtout, son talent de filmeur. Ces qualités étaient déjà connues grâce à ses précédents essais, mais Zodiac peut très aisément figurer dans la partie haute de sa filmographie. Comme le titre l'indique, le long-métrage revient sur la traque du célèbre tueur dans les années 60 et 70, aux alentours de San Francisco. Personne n'a jamais pu l'arrêter ni même découvrir son identité à l'époque (un Français serait parvenu à le faire, l'année dernière). Tout ce mystère autour de lui a suscité une vague de terreur mais également de la fascination. Ou, plutôt, de l'obsession.

Le film suit Robert Graysmith (Jake Gyllenhaal), un dessinateur de presse qui se met en tête de se pencher sur l'affaire du tueur. En compagnie d'un collègue du San Francisco Chronicle, Paul Avery (Robert Downey Jr.), il va tout faire pour toucher au but. Quitte à se mettre en danger ou à s'éloigner de sa propre famille.

Zodiac
Zodiac ©Warner Bros.

Un film au plus proche de réalité (avec quelques prises de liberté)

David Fincher a livré un grand film sur l'obsession et on le connaît lui aussi comme obsédé par la perfection. Ainsi, pour Zodiac, il a voulu être au plus près des faits réels. C'est pourquoi il a notamment cherché à entrer en contact avec tous les survivants ou les témoins qui ont connu le Zodiac. Ce n'est pas un hasard si la première attaque du tueur, au Lake Herman Road, ne sert pas d'ouverture au film - celui-ci commence avec le second, le soir du 4 juillet 1969. Étant donné que personne ne pouvait apporter un témoignage, il jugea qu'il ne pourrait jamais être en phase avec la vérité.

Zodiac
Zodiac ©Warner Bros.

Une démarche notable mais, pourtant, le scénario contient quelques écarts avec la réalité. La plus importante étant que Robert Graysmith et Paul Avery n'ont jamais été des amis et proches comme on peut le voir dans le film. Leurs rapports ont été inventés pour les besoins du scénario. Concernant Paul Avery, sa vie a été un peu revue. Zodiac le montre, dans les années 70, alors qu'il a quitté le journal et qu'il vit enfermé chez lui dans le noir. Or, ceci est faux. Dans les faits, il travaillait toujours au San Francisco Chronicle et a même enquêté sur le cas de l'enlèvement de Patricia Hearst. Autre dissonance : Melvin Belli n'a jamais touché à la lettre du Zodiac qui lui est parvenue par la poste. Tous ces écarts ne changent pas grand chose à l'ensemble mais il reste amusant de voir où le film s'est permis quelques libertés.