REC sur Amazon Prime Video : l'astuce des réalisateurs pour que le film d'horreur soit le plus réaliste possible

Le cauchemar.

REC sur Amazon Prime Video : l'astuce des réalisateurs pour que le film d'horreur soit le plus réaliste possible

Petite bombe du cinéma d'horreur espagnol, le premier "REC" vous embarque pendant un peu plus d'une heure dans un tour de montagnes russes émotionnelles au coeur d'un immeuble. Un film de zombies qui est né lors d'un tournage intense et atypique.

REC : l'adaptation officieuse de Resident Evil

Nous nous sommes souvent plaints du carnage orchestré par Paul W.S. Anderson avec ses adaptations pour le cinéma de la franchise Resident Evil. En réalité, la meilleure adaptation qui existe se titre REC et elle provient d'Espagne. Quand on regarde la structure du film, que ça soit son scénario ou ses mécanismes, tout nous rappelle la série de jeux vidéo.

L'histoire débute avec une équipe de tournage qui suit une caserne de pompiers à Barcelone. Quand des habitants d'un immeuble s'inquiètent des bruits émis par leur voisine, les pompiers sont convoqués sur place. L'intervention tourne au carnage quand la police enferme tout le monde dans le bâtiment pour ne pas propager un virus qui transforme les gens en zombies.

On a clairement là une inspiration inévitable de Resident Evil, ne serait-ce qu'avec la nature de la menace et cette urgence permanente pour survivre dans un espace restreint. Fait avec assez peu d'argent, un casting d'inconnus et une mise en scène found footage, REC a fait énormément de bruit lors de sa sortie en 2008. Le public se prend cette détonation filmique dans la tronche. Mis sous tension en permanence, aux côtés des personnages, il a l'impression d'être secoué pendant toute la séance avec, pour le coup, des passages qui fichent vraiment le trouille, comme ce final inoubliable.

Rec : comment a été tourné le film d'horreur espagnol ?

REC et d'autres réussites comme le premier Paranormal Activity ou Cloverfield ont remis le principe du found footage à la mode (les images sont tournées comme si elles étaient captées par une vraie caméra tenue par un des personnages qui participe à l'action). Ce long-métrage espagnol reste l'une des plus éblouissantes réussites et il le doit à des conditions de tournage qui n'ont rien à voir avec celles d'un film classique.

Un tournage dominé par l'improvisation

Les réalisateurs Jaume Balagueró et Paco Plaza ont d'abord défini les grandes lignes de leur film avec un scénario assez classique. Mais leur mise en scène à base de longs plans ininterrompus ne permet pas de s'en tenir avec exactitude à ce qui a été écrit en amont. Les acteurs ont souvent été obligés d'improviser dans le feu de l'action pour ne pas gâcher une prise qui était en train de tourner. Personne ne veut être responsable d'une coupure alors que les autres se donnent depuis plusieurs minutes. Le casting a été primordial pour que le film fonctionne, il fallait des profils qui étaient, d'une part pas connus du grand public et, d'une autre part, qui avaient cette force en eux pour rebondir sur le direct sans sortir du rôle. Un exercice pas évident.

Rec : comment a été tourné le film d'horreur espagnol ?

Pour tirer le meilleur d'eux, le duo de réalisateurs a mis en place des petites astuces. Ainsi les acteurs n'ont pas eu connaissance du scénario dans sa globalité. Ils ont découvert sur le plateau ce qu'il se passait. Leur méconnaissance permettait de garder une part de spontanéité. C'est, par exemple, le cas avec la scène où le pompier tombe dans le hall, lors du premier acte. La cascade a été préparée avec l'équipe technique mais l'homme s'est écrasé devant les acteurs pendant la prise et alors que la caméra tournait depuis un moment (l'événement arrive bien après le début du plan).

Paco Plaza et Jaume Balagueró essayaient d'en dire le moins aux comédiens, les plaçant dans un état de flou et de vigilance constants. Lors d'un tournage normal, ils savent avec précision ce qu'ils jouent et ce qu'ils doivent délivrer. Pas ici. Une méthode de travail qui porte ses fruits, REC déborde d'urgence, nous laissant avec l'impression (souhaitée) que tout cela sonne réel.