Crawl : les dents de la Louisiane

Crawl : les dents de la Louisiane

Alexandre Aja, le réalisateur français maître de l'horreur derrière notamment « La Colline à des Yeux » et « Piranhas 3D » est de retour avec un nouveau survival : « Crawl ». Le long-métrage suit un père et sa fille bloqués en plein ouragan en Louisiane. L'eau monte, et les alligators ont faim.

Pour l'occasion le cinéaste réunit la jeune Kaya Scodelario, une des têtes d'affiche de la saga Labyrinthe, et permet également le retour de Barry Pepper dans un rôle un peu plus conséquent. Survival en pleine Louisiane, Crawl raconte le combat d'une fille et de son père blessé contre une horde d'alligators affamés.

Un survival extrêmement efficace

Alexandre Aja s'était déjà amusé avec les dangers des profondeurs lors du totalement décérébré Piranhas 3D. Une série B extrêmement gore et très divertissante. Cette fois, il revient avec une nouvelle menace aquatique, mais dans un ton plus sérieux et dramatique. De mémoire de cinéphile, les bons films d'alligators ou de crocodiles se font rares, et les derniers survivals face à des animaux marins n'étaient pas forcément de grande facture, comme le souligne En Eaux Troubles. Pourtant, Crawl est une petite pépite dans le paysage des survivals. Un long-métrage parfaitement maîtrisé, qui file à 100 à l'heure, pour offrir frissons et sursauts à foison.

 

Les alligators d'Aja sont ultra réalistes pour apporter le maximum de crédibilité à son histoire. Des monstres rampants très imposants, magnifiquement matérialisés, qui dégagent une véritable puissance, et une menace concrète. Le réalisateur n'hésite pas à confronter directement ses personnages avec les créatures, dans des affrontements sanglants. Le spectateur en a pour son argent, les cases du cahier des charges de ce type de survival sont cochées avec précision. Crawl n'hésite pas à flirter régulièrement avec la série B qui s'assume : des morts parfois grossières, de l'hémoglobine en masse, et des situations parfois éculées mais intelligemment réutilisées. Alexandre Aja joue avec les codes du genre : des plans sous marins, des attaques furtives, des personnages isolés...Tout y est.

Un huis clos passionnant

À la différence du film de requins où l'environnement est sans limite puisqu'il s'agit généralement de l'océan, Crawl concentre l'action sur une maison, et devient un huis clos horrifique passionnant. Le film d'Alexandre Aja rappelle parfois le plutôt réussi Instinct de Survie, dans lequel Blake Lively se retrouvait face à un requin avec un rocher comme seul salut. Dans Crawl c'est pareil, la protagoniste doit évoluer dans un espace confiné, dans les fondations de sa maison, et trouver rapidement une solution avant que l'eau ne monte.

Une course contre le temps ponctuée d'attaques d'alligators très réussies. Reste parfois des thématiques relativement éculées de la fille qui retrouve son père, qui tente de récupérer la figure paternelle qui a disparu il y a maintenant quelques années. Le parallèle entre ces retrouvailles et la situation est plutôt facile, de même que le rapport entre le combat d'une femme qui tente de s'affirmer dans le milieu de la natation et évidemment la confrontation aquatique avec un alligator.

Kaya Scodelario confirme son talent d'actrice dans un registre très éloigné de la saga Labyrinthe, ce qui lui permet de d'avantage s'exprimer. Elle campe une héroïne très convaincante, une protagoniste forte, combative, et définitivement attachante. C'est également agréable de revoir Barry Pepper dans un rôle plus consistant qu'à l’accoutumé.

Crawl est donc un film sous tension permanente, qui parvient à distiller une menace omniprésente, et partager un ton dramatique et asphyxiant. Les idées de mise en scène sont souvent géniales à l'image de cette séquence dans la salle de bain présentée dans cet extrait. Alexandre Aja n'hésite pas à utiliser des coups de caméra immersifs, qui permettent d'être au plus près de la menace. Il n'oublie pas non plus de jouer sur les sens, avec son environnement et sur les remous de l'eau, sur l'absence de la menace visuelle pour créer une ambiance oppressante. Après 1h30, on en ressort fébrile mais surtout satisfait, notamment marqué par un plan final absolument sublime.

 

Crawl d'Alexandre Aja en salles le 24 juillet. Ci dessus la bande annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes annonces. 

Conclusion

Note de la rédaction

Crawl est un survival sous tension permanente. Une réussite totale dans le paysage du genre. Un film horrifique passionnant où les alligators demeurent extrêmement imposants.

Note spectateur : 2.04 (26 notes)