Les 5 plus grosses engueulades sur des tournages

Les 5 plus grosses engueulades sur des tournages

Problèmes de budget, opinions divergentes, frictions entre acteurs, retard de planning, etc. Il existe tout un tas de raisons pour faire capoter un film !

Nous avons tous entendu parler de L’Enfer (1964) d’Henri-Georges Clouzot… Un film français inachevé, qui mettait en vedette Romy Schneider (26 ans) et Serge Reggiani (42 ans). La folie et la jalousie y étaient filmées de façon subjective pour offrir des images époustouflantes. Le projet portait bien son nom puisque le réalisateur a eu un infarctus pendant le tournage et que l’acteur a quant à lui essuyé une brucellose, également appelée fièvre de Malte ou méditerranéenne pour donner chaud au cœur. La journée de tournage coûtait par ailleurs si cher que Clouzot était obligé, pour couvrir les frais, de travailler à deux équipes au minimum seize heures par jour. Autant dire que nul n’a résisté à un rythme aussi effréné ! Il semblerait enfin que l’actrice est le réalisateur se soient très largement pris le chou tandis que Reggiani, lui, a littéralement craqué. Après la fièvre la dépression donc.

Au bout de trois semaines de tournage, le film était abandonné… Expérimentations à n’en plus finir de la part de Clouzot, ambiance pesante et fatigue générale, l’inévitable pointait le bout de son nez : un tournage mort-né. Jusqu’à ce que Serge Bromberg et Ruxandra Medrea permettent enfin au film d’exister en 2009 sous forme de documentaire. Oubliées depuis un demi-siècle, les images ont été retrouvées et elles sont plus époustouflantes que la légende l'avait prédit. Jamais Romy n'avait été aussi belle et hypnotique.

Mais contournons l’incontournable pour découvrir l’impensable ! Voici venir les 5 plus grosses engueulades sur des tournages, qui de leur côté ont tout de même mené à la sortie de films achevés !

Casino Royale (1967), ou les caprices de Sellers

La première version semi-parodique de Casino Royale n’avait à l’époque pas reçu un très bon accueil. Ce en dépit d’un casting bien gonflé : Peter Sellers (Evelyn Tremble), Woody Allen (Jimmy Bond), David Niven (James Bond) ou Orson Welles (Le Chiffre). James Bond a pris sa retraite et se repose dans son château d’Écosse. C'est alors que les quatre chefs secrets des grandes puissances le supplient d'accomplir une dernière mission. Pour le convaincre, ils font sauter sa demeure. Le grand Bond se décide alors à agir et à démasquer celui qui fait peser une terrible menace sur le monde.

Pour commencer, l'ambiance était très pesante entre Wells et Sellers qui ne se supportaient pas l'un l'autre. Le premier accusait entre autres le second d'avoir fait exploser le budget du film avec ses prétentions salariales. Lors d’une soirée, Leo Jaffe (patron de Columbia Pictures et producteur du film) prit par ailleurs Sellers pour Allen. L’acteur joua le jeu avec une telle conviction que le producteur finit par le traiter de « trou du cul » lorsqu’il réalisa sa bévue. Sellers quitte le tournage le jour suivant pour rejoindre la Suède. Pour continuer la production de ce film qui avait déjà coûté bonbon, l’équipe est obligée de tout réécrire ! Quelques semaines plus tard, Sellers regagna le plateau de tournage pour faire la scène finale.

Apocalypse Now (1979), ou le tournage dantesque

Le tournage d’Apocalypse Now est entré dans la légende tant il fut épouvantable ! Changements d’acteur, crise cardiaque de Martin Sheen, impossibilité pour Dennis Hopper d’apprendre son texte tant il était sous l’emprise de cocaïne, etc. Marlon Brando de son côté devait lire Au cœur des ténèbres et perdre du poids pour obtenir ses 3 millions de dollars de cachet. L’acteur n’a fait ni l’un ni l’autre… Le réalisateur Francis Ford Coppola n’en pouvait plus de son équipe ! C’est ainsi qu’il a fait lui-même la lecture à Brando dans sa loge. Mais après cela, les deux hommes n’étaient pas d’accord quant à la dimension à donner au personnage de Kurtz… Coppola a finalement cédé aux caprices de l’acteur en le laissant faire comme bon lui semblait. Jusqu’à lui octroyer une oreillette, sachant qu’il n’avait pas appris son texte... Initialement prévu pour 6 semaines, le film tourné aux Philippines s’est finalement étiré sur plus de seize longs mois ! Parallèlement à cela, les plateaux ont à de nombreuses reprises étaient emportés par des ouragans.

Pendant la guerre du Viêt Nam, les services secrets militaires américains confient au capitaine Willard (Martin Sheen) la mission de retrouver et d’exécuter le colonel Kurtz (Marlon Brando) dont les méthodes sont jugées « malsaines ». Celui-ci, établi au-delà de la frontière avec le Cambodge, a pris la tête d’un groupe d’indigènes et mène des opérations contre l’ennemi avec une sauvagerie terrifiante. Au moyen d’un patrouilleur et de son équipage mis à sa disposition, Willard doit remonter le fleuve jusqu’au plus profond de la jungle pour éliminer l’officier. Au cours de ce voyage, il découvre, en étudiant le dossier de Kurtz, un homme très différent de l’idée qu’il s’en faisait…

Y'a-t-il un pilote dans l'avion ? (1980) ou l’histoire du modèle d’avion

Le film culte de Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker est, sachez-le, une parodie d’A l’heure zéro, un film peu connu de 1957. Raison pour laquelle les messieurs au commande du film tenaient à tout prix à ce que le film se déroule à bord d’un coucou des années 50. Le souci ? Le boss Michael Eisner de la Paramount a refusé. En effet, le producteur voulait bien investir mais seulement si le tournage se déroulait au présent dans un avion gros porteur. Les réalisateurs ont alors décidé de dénicher d’autre studio… Un vrai chemin de croix ! Le trio a finalement dû accepter de tourner dans un avion de ligne. Célébré par la critique et le public, le film surnommé ZAZ (Zucker-Abraham-Zucker) aura marqué toute une génération avec ses scènes et répliques cultes, son humour potache et ses jeux de mots à n’en plus finir.

Côté casting, Kareem Abdul-Jabbar dans le rôle de Roger Murdock, Leslie Nielsen dans celui du docteur Rumack, ou encore Peter Graves en tant que capitaine Clarence Oveur. Rappelons d’ailleurs que l'équipe fut tellement impliquée dans le projet que les trois metteurs en scène ainsi que plusieurs membres de leur famille apparaissent brièvement dans le film. Les frères campent les mécaniciens qui dirigent l'avion vers une salle d'attente et Abrahams est une des prosélytes dans l'aéroport.

Une intoxication alimentaire décime la moitié des occupants d'un boeing. L'avion, sans pilote, est bientôt en perdition. A bord : deux terroristes, un général japonais qui se prend pour un kamikaze et une pléiade de personnages complètement fous.

Les Évadés (1995), ou le souci des asticots

Le réalisateur Frank Darabont a connu des problèmes avec la société de prévention contre la cruauté envers les animaux. Pourtant, la production avait fait les choses bien en faisant appel à l’un des membres de l’ASPCA (la SPA américaine). Le but était d’être bien sûr qu’aucune maltraitance ne soit infligée aux bêtes, et que rien dans le film ne puisse choquer les mœurs.

L’un des deux personnages principaux se baladait ainsi avec une colombe dans la poche. Là ok ça passait, nul sévice n’étant commis sur le volatile. Mais ce ne fut pas le cas pour les asticots ! Dans une scène, l’un des personnages retire un asticot de son plat et le donne à manger au dit symbole de la paix. Le volatile n’en fait qu’une bouchée. Ce simple geste déclencha un scandale du côté du représentant, qui refusait que la scène soit tournée. La solution ? Donner à l’oiseau un asticot mort de sa belle mort. Il a donc fallu attendre que l’un des figurants ondulants ne rejoigne l’autre monde !

En 1947, Andy Dufresne (Tim Robbins), un jeune banquier, est condamné à la prison à vie pour le meurtre de sa femme et de son amant. Ayant beau clamer son innocence, il est emprisonné à Shawshank, le pénitencier le plus sévère de l’État du Maine. Il y fait la rencontre de Ellis Boyd « Red » Redding (Morgan Freeman), un Noir désabusé, détenu depuis vingt ans. Commence alors une grande histoire d'amitié entre les deux hommes...

Gone Girl (2014) ou le baseball comme frein moteur

Une dispute entre le réalisateur David Fincher et Ben Affleck a éclaté sur le tournage de Gone Girl. Dans une séquence tournée à l’aéroport, le personnage incarné par l’acteur est censé porter une casquette pour ne pas être reconnu. Problème, la casquette est à l’effigie de l’équipe de Baseball des New York Yankees… Et Affleck est fan d’une équipe concurrente, les Red Sox de Boston ! Impossible donc de tourner quoi que ce soit avec cette casquette vissée sur la tête. Tel que le confia Fincher dans les bonus DVD, le tournage dut être interrompu pendant quatre jours.

"David, je t'aime beaucoup, je ferais toujours tout pour toi. Mais je ne porterai pas de casquette des Yankees. Je ne peux pas le faire car ça va me poursuivre. Je ne vais jamais finir d'en entendre parler".

L’équipe finit par trouver un compromis : que l’acteur porte une casquette des Mets, l'autre franchise de New-York. Ce qu’Affleck accepta.

À l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne (Affleck) signale la disparition de sa femme, Amy (Rosamund Pike). Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?