En 2012, Joss Whedon était à la tête du premier « Avengers », qui fut un énorme succès critique et commercial. Trois ans plus tard, le réalisateur revient avec « Avengers : l’ère d’Ultron ». Sauf que, cette fois, le tournage sera bien plus compliqué.
Avengers l’ère d’Ultron : on prend les mêmes, et on recommence
1,5 milliard de dollars récoltés, un retour critique et public sensationnel, un carrefour de stars au casting… Sans exagérer, il y a sans doute eu un avant et un après Avengers dans l’histoire des films de super-héros, et peut-être même du blockbuster hollywoodien. En effet, le long-métrage sorti en 2012 fut l’argument le plus convaincant de Marvel Studios pour développer encore plus le fameux MCU. Et un homme fut grandement responsable de cette réussite : Joss Whedon.
Ainsi, le créateur de Buffy contre les vampires a su insuffler un souffle et une personnalité à ce groupe d’individus extraordinaires. Sans surprise, il est de nouveau engagé pour réaliser le second opus : Avengers :l'ère d'Ultron.
Le film retrace donc une aventure périlleuse des Avengers. Le groupe de super-héros a cette fois pour ennemi Ultron, un être technologique terrifiant indirectement créé par Iron Man dans son projet de maintien de la paix. Le robot, qui pense que le seul moyen de réaliser cet objectif est l’éradication de l’espèce humaine, va donner du fil à retordre à nos héros.
Un projet à en perdre ses cheveux
Si Avengers : l’ère d’Ultron est un succès au box-office (1,4 millard de dollars récoltés) et obtient de bons retours critiques (bien que moins flatteurs par rapport au volet précédent), la production n’en restera pas moins compliquée pour Joss Whedon. À la tête d’un budget encore plus important que sur le premier Avengers, le réalisateur a dû faire face à des producteurs plus intrusifs, succès du MCU oblige. Interrogé par Vulture, il le déclare ainsi lui-même :
Ce fut le travail le plus difficile que j'aie jamais fait. À un moment donné, quand c'est si difficile, vous avez juste l'impression d'avoir perdu.
Il est vrai que pour cette suite, le réalisateur a eu à gérer les Avengers, les nouveaux méchants Ultron et le Baron Strucker, ainsi que des nouveaux personnages ambigus tels que Vision, QuickSilver et Scarlet Witch. Autant dire qu'intégrer tout ce beau monde dans un même film avec un fil conducteur commun fut bien compliqué.
Et ce, d’autant plus que ce film devait être connecté aux suivants. Par conséquent, Whedon était bien moins libre de ses mouvements et a dû faire face à des différends créatifs avec l’équipe de Kevin Feige. Quand on sait que la même année d’Avengers : l’ère d’Ultron, sortait aussi Ant-Man qui avait vu le départ d’Edgar Wright à la réalisation, on comprend mieux le bourbier dans lequel se trouvait le réalisateur de Serenity.
Vulture rappelle toutefois que, même si Avengers a été apprécié de tous, Joss Whedon l’avait trouvé imparfait et peu structuré, alors qu’il avait carte blanche sur ce long-métrage. Son exigence dans ce second volet atteint donc son paroxysme, surtout lorsqu’il est demandé au réalisateur de faire quelques scènes d'actions supplémentaires, alors que le tournage était fini depuis deux semaines.
Déception
Au final, Joss Whedon est ressorti plus qu'épuisé de ce film :
La raison pour laquelle j'ai décidé de faire un autre film, c'est parce que je voulais en faire un meilleur. (…) J'ai commencé comme scénariste à la télévision pour des productions à petit budget, et il y avait toujours comme résultat : "C'est assez bien". Avec ce film, je n'ai jamais voulu dire : « C'est assez bien. »
La suite, on la connaît : Joss Whedon préférera quitter la réalisation des prochains Avengers pour se consacrer à d'autres projets plus personnels. Il ira ensuite se noyer chez la concurrence avec les films DC et Justice League, qui ruinera définitivement sa réputation de génie. Quant à la réalisation d’Avengers : Infinity War et Avengers : Endgame, elle sera confiée aux frères Russo qui avaient accompli un travail titanesque sur Captain America : le Soldat de l'hiver.