En eaux troubles sur Netflix : retour sur la reconstitution du mégalodon

À prédateur préhistorique moyens pharaoniques !

En eaux troubles sur Netflix : retour sur la reconstitution du mégalodon

Souvenez-vous… "En eaux troubles" nous présentait Jonas Taylor, ancien capitaine de la Marine et plongeur spécialisé dans les eaux profondes. Engagé par un océanographe chinois, l’homme devait sauver une équipe de scientifiques coincée dans l'épave d'un submersible au fin fond de l’océan Pacifique. En effet, l’engin avait été attaqué par un requin préhistorique connu sous le nom de Mégalodon…

Un projet repêché

En vogue actuellement sur Netflix, le shark movie porté par Jason Statham a un bel horizon devant lui. Réalisé par Jon Turteltaub (Benjamin Gates et le Trésor des Templiers), En eaux troubles (2018) a pour rappel réalisé 530 millions de dollars au box-office pour un budget record de 150 millions de dollars. Et pour cause ! Les Dents de la mer (1976) avait seulement coûté 8 millions de dollars et Peur bleue (1999) de Renny Harlin 60 millions... À ce propos, n’hésitez pas à vous replonger dans notre article sur les nombreux hommages dédiés au grand classique signé Steven Spielberg. Pour autant, sachez que le film adapté du roman de Steve Alten "Meg: A Novel of Deep Terror" (1997) a bien failli ne jamais voir le jour...

En effet, Disney comptait dès 1997 faire un film adapté du roman. Le studio a finalement renoncé au projet face au Peur bleue de la Warner. L’auteur Steve Alten a alors décidé d’écrire son propre scénario qui se vit entre autres refusé par Jan de Bont (Speed, Twister, Lara Croft : Tomb Raider, Le berceau de la vie). Nouveau coup dur en 2015 avec les attentes d’Eli Roth. Le réalisateur d’Hostel avait en tête de faire un film interdit aux mineurs, ce que la production ne voyait pas d'un très bon œil. Nul capitaine aux commandes du navire donc. The Meg demeure au fin fond de abysses.  Ce fut finalement pour le plus grand plaisir de tous que Jon Turteltaub, armé de sa vision du divertissement, fit son apparition.

Un ancêtre bien mystérieux

Éteint depuis plusieurs millions d'années, le Mégalodon divise la communauté scientifique. Certains le considèrent comme directement rattaché à la famille des Lamnidés, tel le grand requin blanc qui aurait rapetissé faute de nourriture. D’autres s’accordent pour l’apparenter à la famille des Otodontidés, un genre éteint de requins Lamniformes. Quoi qu’il en soit, la créature marine est considérée comme l'un des prédateurs marins les plus importants et les plus puissants à avoir jamais existé.

Les dents fossiles de la machine à tuer suggèrent effectivement qu'il pouvait atteindre jusqu'à 20 mètres de long ! Tout comme les requins qui peuplent aujourd’hui nos océans, le squelette du mégalodon était constitué de cartilage plutôt que d’os. Cette particularité a donné du fil à retordre aux scientifiques du monde entier. Difficile de reconstituer le gigantesque prédateur sur la seule base de dents et vertèbres fossilisées...

En eaux troubles
En eaux troubles ©2016 Warner Bros. Entertainment Inc. and RatPac-Dune Entertainment LLC

Une reconstitution minutieuse

L’équipe du film voulait que le prédateur préhistorique soit à la fois énorme, imposant, terrifiant, mais également majestueux et gracieux dans l’eau. Adrian de Wet, superviseur des effets visuels de En eaux troubles, raconte :

Il y a toute une formule pour obtenir la taille de la créature à partir des dents. Or il y a beaucoup de théories différentes sur l’aspect réel de ces requins. On a commencé par s'intéresser aux différentes hypothèses des scientifiques, archéologues et paléontologues, et on s’en est servi comme point de départ. On s’est bien amusés à concevoir l’aspect du Mégalodon. Mais on a fait beaucoup, beaucoup d’essais avant d’approcher du résultat final.  

Pour plus de réalisme, un gros travail a été élaboré autour de sa peau. Afin de lui donner de la texture, une teinte brune irrégulière a été retenue. Le corps du mégalodon s’est vu strié de cicatrices et d’égratignures. Sa nageoire dorsale présentait quant à elle des trous et traces de morsure. Pour parfaire le tout, quelques berniques ont même été ajoutées !

En eaux troubles
En eaux troubles ©2016 Warner Bros. Entertainment Inc. and RatPac-Dune Entertainment LLC

Le don de visualisation

Des modélisations de la tête et de la queue du Mégalodon ont été réalisées pour certaines scènes bien spécifiques. La plupart du temps, les acteurs devaient toutefois faire appel à leur imagination pour visualiser la bête. La production a ainsi eu l’idée de créer une référence visuelle à même de représenter l’assaillant grandeur nature.

On a aligné des grues de bateaux entre 20 et 30 mètres de long, et on a dessiné le Még sur le flanc des conteneurs, rapporte le producteur Lorenzo Di Bonaventura. Quand on voit la taille qu’est censé faire cet animal, on se rend compte que nous ne sommes que de vulgaires sardines en comparaison. C’est vraiment très impressionnant. Je pense qu’il faudrait qu’il mange un certain nombre d’humains avant d’être rassasié. 

Au-delà du requin tapi au fond du Pacifique, l’univers sous-marin du film au complet a été recréé. Cela incluait les différentes créatures auxquelles l’équipage était confronté. L’équipe s’est ainsi basée sur des espèces existantes avant de prendre quelques libertés. En effet, certaines créatures croisées au fil de En eaux troubles sont de véritables hybrides inspirées de la réalité. Adrian de Wet confie :

L’idée ? Il y a tout un pan de notre planète que nous ne soupçonnons pas et qui n’avait jamais été exploré jusqu’alors. 

En eaux troubles
En eaux troubles ©2016 Warner Bros. Entertainment Inc. and RatPac-Dune Entertainment LLC

Pour les fans de shark movie, n’hésitez pas à relire notre article sur les confessions du réalisateur Ben Wheatley qui en dit plus sur En eaux troubles 2.