Festival de La Baule : découvrez le palmarès et nos coups de coeur

De belles surprises et la musique de film à l'honneur !

Festival de La Baule : découvrez le palmarès et nos coups de coeur

Le Festival cinéma et musique de film de La Baule touche à sa fin. Découvrez nos coups de cœur ainsi que le palmarès de cette huitième édition, dont le jury était présidé par Alexandre Astier.

Festival de La Baule : Alexandre Desplat à l'honneur

La huitième édition du Festival cinéma et musique de film de La Baule se termine ce dimanche 3 juillet 2022, après quatre jours de projections, de rencontres et d'un concert donné en hommage au prolifique Alexandre Desplat.

Compositeur français devenu incontournable à Hollywood, ce dernier a d'abord collaboré avec des cinéastes comme Jacques Audiard (Sur mes lèvres) et Florent-Emilio Siri (Nid de guêpes). Il s'impose ensuite outre-Atlantique en travaillant notamment sur L'Étrange histoire de Benjamin ButtonZero Dark Thirty, Argo ou encore Imitation Game. Il est à ce jour lauréat de trois César (De battre mon cœur s'est arrêté, The Ghost Writer, De rouille et d'os) et de deux Oscars (The Grand Budapest HotelLa Forme de l'eau).

Outre ce concert, le festival a été l'occasion de découvrir plusieurs belles surprises du côté de la compétition. Des longs-métrages où la musique occupe justement une place fondamentale et où, associée à une réalisation inspirée et à des comédiens en grande forme, elle contribue à un résultat harmonieux, parfois mélodieux et entraînant.

Nos coups de cœur

  • Une comédie romantique

Dès la scène d'ouverture, où Alex Lutz se perd dans un appartement bordélique, la nonchalance du comédien, la bande originale singulière de François Villevieille et la caméra à l'épaule du réalisateur Thibault Ségouin - scénariste de Guy qui signe ici son premier long-métrage - emportent le spectateur.

L'acteur prête ses traits à César. Ce musicien fauché stagne depuis un bon moment et enchaîne les performances de ses vieux titres dans la rue, souvent interrompues par la police. Après trois ans d'absence, il retrouve son ex Salomé (Golshifteh Farahani), qui a souffert de sa disparition du jour au lendemain. Il découvre qu'il est papa d'une petite fille prénommée Louise. Déterminé à prouver à l'amour de sa vie qu'il a changé, il va tout faire pour la récupérer. Mais son don pour le mensonge va vite le dépasser...

Une comédie romantique mérite bien son titre, passant d'un humour qui joue sur le détachement abusif de son protagoniste à l'émotion lorsqu'elle se penche sur son incapacité à se fixer, sur la douleur provoquée par l'abandon et sur la faculté à répéter les mêmes erreurs. Un premier film énergique, empli de douceur et d'amour, porté par un formidable duo et par leurs partenaires tout aussi attachants (Olivier Chantreau, Lucie Debay, Slimane Dazi et Tchéky Karyo).

  • Maria rêve

Femme de ménage à la recherche d'un nouvel emploi après la mort de son employeuse, Maria (Karin Viard) décroche un poste aux Beaux-Arts de Paris. Elle fait très vite la connaissance d'Hubert (Grégory Gadebois), le gardien des lieux qui a passé la majeure partie de sa vie dans l'enceinte de l'école.

Maria rêve
Maria rêve ©UGC Distribution

Intriguée par cet individu curieux, discret mais lumineux et qui adore se déhancher sur Elvis Presley, l'héroïne voit ses sentiments pour lui évoluer rapidement... Au contact d'une étudiante (l'excellente Noée Abita), elle découvre une nouvelle vision de l'amour, de son corps, de l'art et du sexe.

Récit de libération, du droit à remettre sa vie en question et du cheminement vers le bonheur, Maria rêve regarde toujours ses personnages avec tendresse, sans mépris malicieusement dissimulé. Le film emmène le public dans un lieu parisien emblématique, secret et passionnant, et lui permet d'en explorer les recoins.

Offrant un rôle particulièrement touchant à Karin Viard, les réalisateurs Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller poursuivent leur collaboration avec leur "muse" Grégory Gadebois après le court-métrage Pile poil. Comme celui formé par Golshifteh Farahani et Alex Lutz dans Une comédie romantique, le duo émeut et provoque de nombreux sourires, se rapprochant progressivement avec une pudeur désarmante.

On a aussi découvert

  • Rumba la vie

Présenté hors compétition, Rumba la vie est la deuxième réalisation de Franck Dubosc après Tout le monde debout. L'acteur incarne Tony, un chauffeur d'autobus scolaire solitaire et renfermé, rongé par le fait d'avoir abandonné sa compagne et leur fille vingt ans plus tôt. Après un malaise cardiaque, il décide de rattraper les erreurs du passé. Il s'inscrit donc au cours de danse de Maria (Louna Espinosa), sans lui révéler qu'il est son père.

Rumba la vie
Rumba la vie ©Gaumont

Centré sur un personnage principal traité avec délicatesseRumba la vie manque hélas d'identité dans sa mise en scène et sa photographie pour convaincre totalement. Néanmoins, l'investissement de Franck Dubosc se ressent pleinement. Entouré de partenaires parfaitement choisis (Jean-Pierre Darroussin, Catherine Jacob, Michel Houellebecq), son interprétation sensible d'un homme fragile est le gros point fort du film.

  • Menteur

Après Les Tuche 4, Olivier Baroux est de retour avec Menteur, comédie présentée hors compétition qui reprend la trame du long-métrage canadien éponyme réalisé par Émile Gaudreault. Tarek Boudali se glisse ici dans la peau de Jérôme, mythomane qui a vécu mille vies d'après ses dires et qui trouve toujours une excuse, pour tout et n'importe quoi. Un matin, une malédiction le frappe et tous ses mensonges deviennent réalité. Ce qui lui fait vivre un véritable enfer, dans lequel se retrouve également son frère (Artus), qu'il a toujours présenté comme un loser.

Menteur
Menteur ©Gaumont

Si le concept est particulièrement alléchant, Menteur ne l'exploite malheureusement pas à fond. Le film privilégie souvent la multitude de situations au détriment de leur intensité et de la cohérence du scénario. Le dernier tiers souffre d'une baisse de rythme et le dénouement arrive trop facilement. Le long-métrage bénéficie cependant d'effets visuels soignés et surtout de l'alchimie entre Tarek Boudali et Artus, qui s'en donnent à cœur joie en frères maudits.

Découvrez le palmarès

Le public ainsi que le président du jury Alexandre Astier et ses acolytes Mélanie Doutey, Pascale Arbillot, Anne Parillaud et Pascal Elbé ont rendu leur verdict. Parmi les longs-métrages en compétition figuraient donc Une comédie romantique de Thibault Ségouin et Maria rêve de Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller, mais aussi Citoyen d'honneur de Mohamed Hamidi (comédie dramatique déséquilibrée mais portée par une distribution convaincante menée par Kad Merad), Pétaouchnok d'Édouard DelucLa Petite bande de Pierre Salvadori et Le Petit Nicolas - Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? d'Amandine Fredon et Benjamin Massoubre.

Découvrez le palmarès de la huitième édition du Festival cinéma et musique de film de La Baule :

  • Prix du Meilleur Film : Pétaouchnok d'Édouard Deluc
  • Prix de la Meilleure Musique de Film 2022 : Ludovic Bource pour Le Petit Nicolas
  • Prix de la Meilleure Interprétation : Golshifteh Farahani pour Une comédie romantique
  • Prix du Public – Groupe Barrière : La Petite bande de Pierre Salvadori
  • Prix Coup de projecteur Universciné 2022 : Flee de Jonas Poher Rasmussen
  • Prix du Meilleur Court Métrage – AG2R LA MONDIALE : Replay de Thomas Deflandre
  • Prix de la Meilleure Musique de Film de l'année : Amine Bouhafa pour Le Sommet des dieux
  • Prix Révélation Jeune Talent Compositeur : Antonin Browne du Conservatoire Paul Dukas - Paris
  • Prix d’Honneur : Alexandre Desplat