Jurassic World Fallen Kingdom sur Netflix : ce traumatisme cinématographique qui a inspiré J.A. Bayona

En attendant le troisième film...

Jurassic World Fallen Kingdom sur Netflix : ce traumatisme cinématographique qui a inspiré J.A. Bayona

Après l’extinction d’Isla Nublar, "Jurassic World : Fallen Kingdom" permet à J.A. Bayona de lorgner du côté de l'horreur. Pour une scène emblématique de la deuxième partie du film, le réalisateur de "L’Orphelinat" s’est inspiré de l’une de ses plus grosses frayeurs cinématographiques.

Jurassic World - Fallen Kingdom : la fin d’une ère

Trois ans après le retour de la saga culte dans les salles obscures avec Jurassic World, les dinosaures sont menacés d’extinction dans Jurassic World : Fallen Kingdom. Dans ce cinquième volet de la franchise sorti en 2018 et réalisé par J.A. Bayona (The Impossible, Quelques minutes après minuit), le volcan d’Isla Nublar où les créatures ont repris leurs droits est sur le point d'entrer en éruption.

Œuvrant désormais pour une association de protection des dinosaures, Claire Dearing (Bryce Dallas Howard) met tout en œuvre pour leur venir en aide et les emmener hors de l’île. Pour cette mission de sauvetage, Claire peut compter sur l’aide d’Owen Grady (Chris Pratt) et sur celle de Benjamin Lockwood (James Cromwell).

Ancien partenaire de John Hammond, ce dernier lui propose de recueillir les dinosaures dans un "sanctuaire" censé les protéger. Faisant entièrement confiance à de proches collaborateurs particulièrement cyniques et des mercenaires sans scrupules, Lockwood n’a pas conscience que ces hommes souhaitent s’enrichir avec un projet aussi dangereux que cruel.

Jurassic World : Fallen Kingdom
Jurassic World : Fallen Kingdom © Universal Pictures

Rafe Spall, Justice Smith, Daniella Pineda, Ted Levine, Toby Jones, Geraldine Chaplin, B.D. Wong et Jeff Goldblum complètent la distribution de cet opus qui continue de s’interroger sur les possibilités de la génétique et sur l’avidité de l’homme ainsi que ses ravages.

D’abord l’effondrement…

Jurassic World : Fallen Kingdom est donc scindé en deux parties. Après l’introduction présentant l’Indoraptor et la mise en place des enjeux, Claire et Owen retournent sur Isla Nublar, vouée à disparaître. L’une des séquences les plus fortes du film est bien sûr l’éruption du volcan et la disparition soudaine de nombreux dinosaures, parmi lesquels la première créature découverte par Ellie Sattler (Laura Dern) et Alan Grant (Sam Neill) dans Jurassic Park.

Pendant la course effrénée des dinosaures, ce brachiosaure est subitement emporté dans les cendres. Un moment important pour J.A. Bayona, qui convoque selon lui la mise en scène de Steven Spielberg. Interrogé par Collider, en 2018, le cinéaste explique :

Il y a une histoire à propos de ce plan, parce que c’est le dernier plan sur lequel nous avons travaillé avant de terminer le film. C’est un plan très émouvant. Il ne devait y avoir aucune erreur susceptible de gâcher l’émotion. J’ai souffert pour ce plan, car nous n’avions que trois ou quatre jours pour le terminer, et les images de synthèse ne fonctionnaient pas. À un moment, pour aller vraiment plus vite au niveau des détails du plan, j’ai demandé à l’équipe des effets visuels de réfléchir au cœur d’E.T l’extraterrestre. Ce plan du brachiosaure disparaissant dans la poussière et où l’on voit son ombre projetée dans le nuage, si vous pensez au cœur d’E.T., c’est très similaire.

… puis l’horreur

Et si elle est évidente, Steven Spielberg n’est pas la seule inspiration de J.A. Bayona pour le long-métrage. La deuxième partie de Jurassic World : Fallen Kingdom, qui se déroule essentiellement au manoir Lockwood, permet au réalisateur de L’Orphelinat d’instaurer une ambiance horrifique. Il revient ainsi au suspense hitchcockien développé dans les premiers opus, notamment lorsque Lex (Ariana Richards) et Tim (Joseph Mazzello) se cachent dans une cuisine pour échapper aux vélociraptors.

L’idée de jouer sur la topographie de la propriété, mais aussi sur les ombres et la photographie pour construire des scènes efficaces de terreur nocturne, est l’un des aspects qui a le plus convaincu le cinéaste de se lancer sur le projet. Lors d’un entretien pour Bloody Disgusting, il déclare à ce sujet :

L’une des premières idées que Colin (Trevorrow) m’a proposée est cette deuxième moitié du film qui ressemble à un film de maison hantée, avec des dinosaures se faufilant dans les couloirs d’un manoir, à travers les fenêtres, dans un univers gothique.

Jurassic World : Fallen Kingdom
Maisie Lockwood (Isabella Sermon) - Jurassic World : Fallen Kingdom © Universal Pictures

Un monstre dans la chambre

Le passage le plus marquant est sans doute celui où l’Indoraptor pénètre silencieusement dans la chambre de la jeune Maisie Lockwood (Isabella Sermon). Une séquence cauchemardesque liée aux peurs enfantines de J.A. Bayona, causées notamment par un souvenir cinématographique, comme il le confie à Total Film :

Je me souviens que l'une des choses dont j'avais le plus peur était probablement le Dracula de John Badham. J'ai vu ce film à cinq ans et n’ai pas pu dormir pendant des mois. (...) Je me suis dit : "Ce serait terrifiant de voir un dinosaure se faufiler par la fenêtre d'une chambre d'enfant ?" Parce que quand j'étais enfant, j'ai toujours pensé qu'un monstre passerait par ma fenêtre. J’ai aussi pensé que ce serait incroyable d'organiser un combat avec des dinosaures dans une chambre, car c'est normalement là que les enfants jouent avec les dinosaures.

La scène en question confirme le talent de son réalisateur pour l’épouvante, s’imposant comme une situation inédite et mémorable au sein de la saga.