Wonder Woman : comment Warner a mené la vie dure à Patty Jenkins

L'entente n'est pas au beau fixe

Wonder Woman : comment Warner a mené la vie dure à Patty Jenkins

Patty Jenkins continuera avec Wonder Woman pour un troisième épisode mais n'allez pas croire que ses rapports avec Warner Bros. sont sains. La réalisatrice se lâche et révèle que le studio a eu un mauvais comportement avec elle lors de la conception du premier film.

Wonder Woman : la première super-héroïne qui a cartonné au cinéma

Au sein d'un DCEU très bancal, le premier Wonder Woman est un film qui a su rencontrer l'approbation du public, avec des retours positifs et 821,8 millions de dollars récoltés au box-office mondial. Une belle performance, alors qu'aucune super-héroïne n'avait eu son propre film avant ça chez DC et Marvel. De plus, une réalisatrice, Patty Jenkins, en était responsable. Un cas de figure qui renverse le schéma habituel très masculin à Hollywood. 

Le film introduit le personnage à l'époque de la Première Guerre mondiale et sert d'origin story pour une Wonder Woman que l'on retrouvera ensuite dans un second volet et dans la Justice League. L'équipe de super-héros n'ira pas plus loin mais l'Amazone peut continuer de tracer sa route en solitaire. Un troisième épisode, toujours avec Patty Jenkins à la barre, a été officialisé par Warner Bros. On peut penser, vu de l'extérieur, que l'entente entre le studio et la réalisatrice paraît au beau fixe. Mais leurs rapports ont été assez conflictuels et sont révélateurs du traitement des femmes dans la machine hollywoodienne.

Patty Jenkins accuse Warner

Patty Jenkins est passée chez WTF with Marc Maron et en a profité pour attaquer Warner sur son comportement à son égard lors du tournage du premier volet. Elle révèle que le studio n'avait même pas envie de lire son scénario au début et qu'elle n'était pas considérée comme un rouage essentiel dans le processus créatif. Les producteurs voulaient une femme pour simplement mettre en avant le fait qu'ils étaient en train de faire le premier film de super-héros mené par une réalisatrice. L'argument était seulement commercial et dénote d'un vrai cynisme de la part d'une industrie qui doit agir au nom de la diversité. Warner était sans cesse sur son dos durant le tournage pour éviter qu'elle mette trop en avant ses propres idées. Pendant toute la production, elle a eu du mal à faire entendre sa voie.

Des nouvelles révélations qui rejoignent ce qu'elle avait déjà dit au sujet de la fin du film. Un dernier acte que les spectateurs n'ont pas aimé et qui a été imposé par Warner. Patty Jenkins voulait faire un dénouement plus minimaliste, avec une approche tournée vers l'émotion. Mais le studio a tenu à ce qu'elle modifie la fin dans un très court laps de temps. L'envers du décor est très loin d'être à l'avantage de Warner et fragilise encore plus sa réputation actuelle.

Wonder Woman 1984
Wonder Woman 1984 © 2020 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved. / Clay Enos/ ™ & © DC Comics

L'histoire continue, sous certaines conditions

La réalisatrice a trouvé le moyen de s'imposer. D'abord, elle a pu faire réévaluer son salaire grâce au succès commercial de Wonder Woman. Outre le fait d'avoir été traitée comme une marionnette, elle n'était pas payée à la hauteur de son poste. Son contrat revu, elle a aussi pu faire le film qu'elle souhaitait avec Wonder Woman 1984. Si ses conditions n'avaient pas été satisfaites, elle aurait probablement lâché le projet.

Pour Wonder Woman 3, elle a également osé monter au créneau en clamant qu'elle n'était pas partante pour le réaliser si une sortie dans les salles n'était pas garantie. Une position qui vient en réaction à la diffusion sur HBO Max sur second opus, en parallèle d'une sortie au cinéma. Résultat ? Quelques temps après, Warner officialise le projet, toujours avec la réalisatrice à bord. Si dans un premier temps elle n'a pas été considérée à sa juste valeur, elle a su tirer profit de sa réussite et s'imposer. On peut même dire que Warner a plus besoin d'elle que l'inverse. Une belle revanche.