Meurs un autre jour sur France 3 : pourquoi le caméo de Sean Connery a été jugé trop risqué ?

Dommage !

Meurs un autre jour sur France 3 : pourquoi le caméo de Sean Connery a été jugé trop risqué ?

Pierce Brosnan fait ses adieux à James Bond avec "Meurs un autre jour". Pour célébrer la vingtième aventure cinématographique de 007, le réalisateur Lee Tamahori a proposé une apparition de Sean Connery. Un caméo du premier interprète de l’espion britannique jugé dangereux par les producteurs.

Meurs un autre jour : Happy Birthday, Mr. Bond !

En 2002, James Bond fête son quarantième anniversaire cinématographique avec Meurs un autre jour. Vingtième opus de la licence, le long-métrage est également le dernier avec Pierce Brosnan. Quatre ans plus tard, Daniel Craig prend la relève avec Casino Royale, au grand regret de son prédécesseur.

Les adieux entre l’acteur irlandais et le personnage créé par Ian Fleming démarrent difficilement. En mission en Corée du Nord pour arrêter un colonel s’adonnant au trafic d’armes et de diamants de sang, 007 est trahi par une taupe et fait prisonnier. Torturé puis échangé contre un terroriste, Bond est radié des services secrets britanniques par M (Judi Dench).

Ne comptant pas en rester là, l’agent désavoué du MI6 se met à enquêter pour son compte, déterminé à découvrir l’identité du mouchard. Sur son chemin, James Bond croise Jinx (Halle Berry), une espionne qui cherche elle aussi à enrayer ce mystérieux trafic. Leurs recherches les mènent jusqu’à Gustave Graves (Toby Stephens), diamantaire énigmatique sur le point d’inaugurer en Islande une dangereuse création baptisée Icare.

Meurs un autre jour
Meurs un autre jour © MGM

Rosamund Pike, Rick Yune, John Cleese, Michael Madsen, Samantha Bond, Colin Salmon et Madonna complètent la distribution de Meurs un autre jour. Réalisé par Lee Tamahori (L’Âme des guerriers, À couteaux tirés), le film est le premier de la franchise à avoir recours aux images de synthèse. Ce qui donne lieu à des situations toujours plus improbables, à commencer par les courses-poursuites polaires avec une Aston Martin pouvant devenir invisible.

Un concept trop dangereux ?

Pour célébrer les 40 bougies du gentleman au service de Sa Majesté, Meurs un autre jour multiplie les clins d’œil à ses prédécesseurs. L'entrée en scène de Halle Berry évoque par exemple celle d’Ursula Andress dans James Bond contre Dr. No. Comme Sean Connery dans Goldfinger, des rayons laser la frôlent et manquent par ailleurs de la découper.

Un autre hommage envisagé est l'apparition surprise du premier interprète de 007. Interrogé par Total Film en 2002 et cité par Cinema Blend, Lee Tamahori explique :

J’ai pensé que ce serait génial : Bond reçoit un message pour se rendre en Écosse, où il rencontre Connery, qui lui dit : 'J’ai été 007 comme toi. Laisse-moi te dire quelque chose, jeune homme. On est censés mourir pour ce job. Mais je m’en suis sorti. J’en ai eu assez'. Je pensais que le public aurait adoré, mais tout le monde pensait que c’était un concept trop dangereux.

Le caméo aurait pu confirmer la théorie selon laquelle "James Bond" serait en réalité un nom de code, qui va à l’encontre de la continuité voulue dans les longs-métrages jusqu’à Casino Royale. D’après IMDb, une rumeur diffusée à la télévision affirme en novembre 2002 que Sean Connery aurait tourné une scène dans laquelle il incarne le père de l’espion pour Meurs un autre jour. Ce que démentent les producteurs Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, qui assurent qu’il aurait été inutile de dépenser de l’argent et de faire déplacer le comédien pour une séquence non utilisée.

D’espion à garde-chasse

Dix ans plus tard, durant la promotion de Skyfall, Sam Mendes confirme que la présence du premier 007 a une nouvelle fois été considérée. Sean Connery aurait pu tenir le rôle de Kincade, le garde-chasse du domaine des Bond. Mais le cinéaste a préféré abandonner l’idée, estimant que son apparition aurait sorti les spectateurs du long-métrage.

Le réalisateur déclare ainsi lors d'un entretien pour le HuffPost :

Je pense que c’est problématique. (…) Connery est Bond et il ne va pas revenir dans la peau d’un autre personnage. (…) Donc ce fut un flirt très bref avec cette pensée, mais ça ne pouvait pas arriver, parce que je pense que cela aurait détourné l’attention.

L'excellent Albert Finney prête finalement ses traits à Kincade, seule famille qu'il reste à James Bond.