The Flash : à oublier aussi vite que Barry Allen

The Flash : à oublier aussi vite que Barry Allen

CRITIQUE / AVIS FILM - DC s'enfonce à son tour dans les dérives du multivers avec "The Flash", premier long-métrage consacré au super-héros incarné actuellement par Ezra Miller.

Les galères de The Flash

La production de The Flash aura été longue et pleine de péripéties. Dès 2016, avec le caméo d'Ezra Miller en Barry Allen dans Batman v Superman, l'idée d'un film centré sur le super-héros le plus rapide avait commencé à germer. Mais pendant que le projet était sur les rails, le DCEU imaginé par Zack Snyder s'est doucement écroulé avant que James Gunn, nommé dernièrement coresponsable de DC Studios, ne vienne faire le ménage.

On savait que le réalisateur de The Suicide Squad allait apporter sa propre vision et établir un plan sur le long terme pour le désormais appelé DCU. Quid alors des productions en cours comme The Flash ? Étant donné les millions engagés, Warner Bros. a souhaité aller jusqu'au bout (contrairement à Batgirl qui a été simplement jeté à la poubelle). Et ce, en dépit des arrestations répétées d'Ezra Miller pour agression.

Ezra Miller - The Flash ©Warner Bros.
Ezra Miller - The Flash ©Warner Bros.

Mais heureusement pour le studio, l'intrigue du film d'Andy Muschietti (Ça) a, sur le papier, ce qu'il faut pour proposer une aventure correcte et garder toutes les portes ouvertes au futur avec James Gunn. Adaptant librement les comics Flashpoint, le long-métrage voit Barry Allen tenter de modifier le passé dans le but de sauver sa mère. Grâce à sa super-vitesse, le héros parvient à voyager dans le temps. Il change alors un détail et crée par accident un nouvel univers.

Surtout, il se retrouve à la mauvaise époque, face à son double un peu plus jeune et encore dénué de pouvoirs, et dans un monde sans meta-humain (ou presque) mais avec un Batman à la retraite (Michael Keaton, le Bruce Wayne des films de Tim Burton).

Du multivers, encore et toujours

Après Marvel (Spider-Man : No Way Home) et Sony (Spider-Man : Across the Spider-Verse), au tour de DC de s'enfoncer totalement dans la thématique du multivers. Un moyen de faire revenir des visages importants d'autres films (Michael Keaton mais aussi Michael Shannon en Général Zod de Man of Steel) et d'offrir une ribambelle de caméos pour titiller les fans. Malheureusement, s'il faut du temps à Andy Muschietti pour en arriver là (après une très longue première partie), on ne tarde pas à comprendre que The Flash est un pétard mouillé.

Michael Keaton - The Flash ©Warner Bros.
Michael Keaton - The Flash ©Warner Bros.

Il y a bien sûr un certain plaisir devant le retour de Michael Keaton ou encore l'introduction de l'actrice Sasha Calle en Supergirl. Et l'opposition entre Barry Allen et son double plus jeune, plus bavard et plus agaçant, amène une touche drôle et intéressante. Cependant, la finalité de tout cela reste décevante et confirme l'inutilité de The Flash.

Certes ,le film garde une ouverture pour une possible suite (le principe de multivers facilite la vie). Mais après plus de deux heures, le sentiment d'une perte de temps demeure devant ce qui a été fait de ces principaux héros. D'autant plus avec une présence aussi anecdotique que celle de Michael Shannon, qui sans surprise n'a pas trouvé l'expérience satisfaisante.

Un film bien moche

À cela s'ajoute des choix visuels extrêmement douteux. Autant on peut se satisfaire de la duplication d'Ezra Miller dans des séquences calmes, et quelques choix convenables lorsque Batman sort le grand jeu (que ce soit Michael Keaton ou Ben Affleck) ou lorsqu'il faut détruire un vaisseaux spatial. Autant la représentation de la super-vitesse de Barry Allen s'avère laborieuse et à la limite du ridicule. Mais le summum demeure dans l'utilisation d'effets numériques pour reproduire des personnages dans des séquences qu'un réalisateur comme Andy Muschietti aurait pu transformer en cauchemar passionnant.

Ezra Miller - The Flash ©Warner Bros.
Ezra Miller - The Flash ©Warner Bros.

À la place, The Flash opte pour des scènes hideuses avec des visages dignes de cinématiques de jeux vidéo. Comme si tout cela n'était qu'un dérivé d'Injustice 2 et autres proposition vidéoludiques similaires. Et ce n'est visiblement pas juste un manque d'argent sur une poignée de séquences, mais bien un choix volontaire. Aveu de faiblesse ou je-m'en-foutisme de la part de la production.

Il ne s'agit pas de demander un résultat digne d'Avatar 2. Mais un tel blockbuster devrait être en capacité de faire bien mieux que la série Flash de la chaîne The CW, qui n'a au fond pas à rougir devant un tel résultat - et qui au passage avait, elle, assez bien adapté Flashpoint. À la décharge de The Flash, on pourra alors toujours se dire qu'au moins une part émotionnelle parvient à toucher (la relation entre Barry et sa mère). Et surtout, qu'avant lui un Black Adam était parvenu à faire encore pire.

The Flash d'Andy Muschietti, en salles le 14 juin 2023. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

En plus d'être visuellement très compliqué, "The Flash" ne sert pas à grand chose et ne tire pas le meilleur de ses éléments les plus intéressants, à savoir Batman et Supergirl. Une perte de temps qui laisse de marbre.

Note spectateur : 2.75 (4 notes)