Logan : pourquoi James Mangold a tenu à limiter la présence des X-Men ?

Un des meilleurs films de super-héros

Logan : pourquoi James Mangold a tenu à limiter la présence des X-Men ?

Ultime aventure de Wolverine au cinéma, "Logan" prend la forme d’un western où les personnages centraux sont limités. Un choix important pour James Mangold, qui ne voulait en aucun cas multiplier la présence de super-héros et de super-vilains dans le film.

Logan : le chant du cygne de Wolverine

En 2017, Hugh Jackman tire sa révérence dans la peau de Wolverine avec Logan. Troisième collaboration entre le comédien et le réalisateur James Mangold après Kate et Léopold et Wolverine : Le Combat de l’immortel, le long-métrage prend la forme d’un western se déroulant en 2029, où l’ancien X-Men apparaît comme un vieil homme abîmé et mourant, dont l’allure rappelle celle du Old Man Logan pensé par Mark Millar.

Devenu chauffeur de limousine, Logan s’occupe secrètement de Charles Xavier (Patrick Stewart) à la frontière américano-mexicaine, avec l’aide de Caliban (Stephen Merchant). En proie à des crises de plus en plus violentes et dangereuses, le professeur est isolé mais parvient tout de même à entrer en contact avec une jeune mutante prénommée Laura (Dafne Keen).

Pensant que son ancien formateur est victime de démence, Logan ne le prend pas au sérieux jusqu’à ce que Gabriela Lopez, infirmière au sein de la société pharmaceutique Alkali-Transigen, lui demande de protéger Laura. Se retrouvant avec la fillette de onze ans créée avec son ADN, Wolverine tente d'échapper à un commando mené par Donald Pierce (Boyd Holbrook), au service du scientifique fou Zander Rice (Richard E. Grant).

Logan
Logan (Hugh Jackman) - Logan © Walt Disney Studios Motion Pictures

À partir de cette fuite, Logan se transforme en road movie situé quelque part entre Impitoyable, Un monde parfait et L’Homme des vallées perdues, qu’il cite ouvertement. James Mangold se focalise sur la relation naissante entre son héros et sa fille, ainsi que sur l'évolution particulièrement émouvante du professeur Xavier, tout en laissant constamment planer l’apparition d’une menace et de la mort.

Pas de remplissage pour James Mangold

Pour mettre en valeur ses protagonistes et ce récit d’adieux qui fleure l’Americana, James Mangold a tenu à ne faire aucune concession. Cela passe notamment par le fait que le long-métrage évite les caméos et limite la présence de X-Men ainsi que de leurs ennemis. Évoqué durant la pré-production, le retour du Dents-de-sabre incarné par Liev Schreiber a ainsi été supprimé. Sir Ian McKellen, l’interprète de Magneto âgé, a quant à lui fait part de sa déception de ne pas figurer dans le film.

Au sujet de ces choix artistiques, le réalisateur explique lors d’une interview pour Le Point Pop que la classification R lui a donné davantage de liberté. Il précise :

Une fois que le studio sait que le film sera classé R, il sait donc aussi qu'il ne pourra pas viser les enfants. Par conséquent, il ne peut pas me forcer à inclure dans l'histoire des personnages que les enfants aimeraient et qui aideraient à vendre des jouets. (...) Impossible aussi d'exiger que je retire du script des idées trop difficiles à appréhender pour un gosse, comme le suicide.

À propos du nombre minime de personnages centraux, le cinéaste ajoute :

J'ai écouté les réclamations des fans, qui me demandaient de caser toujours plus de héros X-Men dans l'univers Wolverine, et j'ai songé à le faire. Mais je suis las de cette course aux armements qui consiste à condenser toujours plus de super-héros dans un film. Si vous avez dix super-héros dans un film de 120 minutes, vous obtiendrez au mieux 12 minutes de présence à l'écran pour chacun. Et encore, à condition de virer les génériques !

Les mutants sont l’avenir

Pour autant, Logan ne fait pas abstraction des mutants, loin de là. Au cours d’une scène de dîner profondément touchante, Charles Xavier et Logan se remémorent leurs années à l’École Xavier pour jeunes surdoués. Un dialogue pour lequel James Mangold a laissé Patrick Stewart et Hugh Jackman improviser, qui symbolise à merveille l’aventure cinématographique de 17 ans des deux acteurs.

Par ailleurs, la conclusion du film laisse clairement place à une nouvelle génération de mutants emmenée par la jeune Laura, qui n’a malheureusement pas eu la chance de faire son retour dans les salles obscures